Synthèse de Amel Bouakba L'Algérie célèbre aujourd'hui, 7 avril, à l'instar des autres pays, la Journée mondiale de la santé, sous le thème de l'urbanisation et de la santé. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) lance à cette occasion sous le slogan «1000 villes, 1000 vies» une campagne de sensibilisation aux menaces pour la santé que constitue la vie en ville, alors que la majorité de la population mondiale vit désormais dans des zones urbaines. Il est à noter que la célébration de cette journée s'étalera, cette année, sur 5 jours au lieu d'un comme c'était le cas jusqu'à présent. L'organisation onusienne prend des initiatives visant à améliorer la santé des habitants de leurs villes et les nuisances auxquelles sont exposées les gens qui vivent en milieu urbain. Depuis 2007, plus de la moitié de la population mondiale, soit plus de trois milliards de personnes, vit en zone urbaine, indique l'OMS. La santé dans les villes est sous le coup d'une «triple menace», a expliqué Mme Sloate, l'une des conceptrices de la campagne de l'OMS. «Il y a d'abord les maladies infectieuses» comme la diarrhée, liées à des conditions de vie insalubres, «en particulier dans les endroits où il n'y a ni eau courante ni installations sanitaires». D'autre part, les maladies non transmissibles, comme le cancer, les maladies cardio-vasculaires et le diabète «peuvent être exacerbées» par un mode de vie urbain caractérisé par le manque d'activité physique, la consommation d'alcool et de tabac et une nourriture malsaine. Enfin, certains phénomènes sont «liés plus spécifiquement aux villes», selon Mme Sloate, comme la violence et le crime, mais aussi les accidents et les blessures causés par le trafic routier. D'après l'agence onusienne UN Habitat, «ces risques sanitaires ne vont pas cesser de croître, puisque 60% de la population mondiale vivra en ville en 2030». Ils sont aggravés par le fait que les pauvres, plus fortement touchés par les maladies, représentent la majorité de la population urbaine : un tiers de celle-ci, soit 830 millions de personnes, vit aujourd'hui dans des bidonvilles. Selon l'OMS, les solutions tendant à traiter les causes sous-jacentes des problèmes de santé en milieu urbain concernent l'aménagement urbain visant à favoriser des comportements plus sains et l'amélioration des conditions de vie dans les villes en ce qui concerne le logement, l'eau et l'assainissement. L'organisation onusienne met l'accent sur «la préservation de la santé des habitants en milieu urbain qui ne doit pas être uniquement l'affaire des politiques et des gouvernements mais doit impliquer la société civile toute entière». En guise de contribution effective à la campagne de sensibilisation organisée à la faveur de la célébration de la Journée mondiale de la santé, l'OMS invite à la tenue de regroupements citoyens ayant pour dénominateur commun la santé en milieu urbain et les moyens à même de la préserver. En outre, elle suggère d'interdire la circulation automobile dans certaines rues dans le but d'inciter aux promenades à pied et à vélo, et à lancer des opérations de nettoyage de déchets dans les espaces publics. L'OMS a lancé un site Internet (http://1000cities.who.int) invitant les associations et les individus à partager dans des vidéos leurs initiatives pour améliorer la santé dans leur entourage. Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, doit présenter aujourd'hui les grands enjeux de la santé dans les villes lors d'une conférence de presse à Genève. Un rapport rédigé avec UN Habitat doit paraître plus tard dans l'année et une rencontre internationale doit réunir des maires et ministres de la Santé, de l'Environnement et de la Ville à Kobe, au Japon, du 15 au 17 novembre 2010.