De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Près de deux ans après leur élection aux assemblées locales, les élus des différentes Assemblées populaires de wilaya et des 45 communes de Bouira, viennent d'être convoqués par le président de la République pour élire un sénateur au niveau du Parlement. Mais avant cela, ces derniers ont eu beaucoup à faire, pour accomplir les promesses qu'ils avaient faites aux citoyens avant leur élection. Ce n'est pas encore le moment des bilans, déclarent certains élus. Selon eux, la gestion des communes est du ressort des P/APC. Alors que les autres membres des assemblées se contentent d'approuver ou de refuser, d'autres élus vont loin pour dire n'avoir aucune emprise sur la gestion de leur commune et qu'ils avaient essayé à maintes reprises de retirer leur confiance au maire, mais en vain. L'administration refuse d'écouter les élus, notamment ceux de l'opposition. D'autre part, ces deux dernières années, deux communes de la wilaya sont gérées directement par l'administration, en raison des blocages issus de la mésentente entre les élus. Ces derniers, affiliés à différents partis ou appartenant parfois à des tribus antagonistes ont refusé de travailler avec les maires installés et ce, malgré les interventions et les missions de bon office entreprises par les autorités, les notables et même les formations politiques. Cette situation a engendré beaucoup de difficultés pour le lancement des projets de développement local au niveau des APC de Haïzer et de Bechloul où les conflits entre les maires et leurs coéquipiers persistent ou évoluent au grè du temps dans la non-cohésion. Par leur statut, les premiers magistrats des communes ont tenté au départ de gagner la confiance de leurs électeurs, par des rencontres répétitives avec les comités de quartier et de village et, parfois, en consacrant le maximum de leur planning à la réception du public, tout en continuant à gérer les affaires courantes dont la majorité été inscrite dans le passif et, souvent, comme un héritage des anciens maires. Sur un autre plan, la manière de gérer les affaires des citoyens et le programme d'activité à mener pour les années à venir sont au centre des débats entre les élus et au sein de la population. Pour les élus du FLN, qui a été gratifié d'un succès lors des élections, il s'agit de se rapprocher plus des citoyens, notamment ceux qui vivent dans les quartiers populaires et les démunis en essayant de répartir les enveloppes allouées par l'Etat d'une façon équitable. Pour un élu du FFS, gérer une commune comme celle de Bouira, ou toute autre APC de la wilaya, exige d'abord un bilan sur la gestion précédente, notamment pour les communes ayant accumulé des dettes colossales qui restent impayées depuis des années. Ainsi, parler de gestion des enveloppes budgétaires est prématuré, a indiqué un élu du RND, du fait que le problème crucial dans la gestion d'une APC est le choix des hommes. De leur côté, pour les partisans du RCD qui ont fait de la gestion démocratique et transparente des assemblées locales leur cheval de bataille, «les élus toutes tendances confondues n'ont pas un grand poids dans les décisions prises pour la répartition des budgets et des programmes de développement local». Car, selon eux, les codes de la commune et de la wilaya n'offrent pas de larges marges de manœuvre aux élus afin de gérer convenablement et de manière décentralisée et encore moins de disposer des ressources financières et autres revenus de fiscalité locale. D'autre part, pour le premier responsable de la wilaya, l'administration n'a jamais exercé une quelconque hégémonie sur la mission des élus et des présidents d'APC. Par contre, il a considéré que le niveau d'instruction et la compétence des élus ont un grand rôle dans la gestion des affaires locales. Il a ajouté que, par le passé, plusieurs mairies ont enregistré des blocages et des dissensions en raison de l'absence de cohésion entre les représentants des différentes formations.