De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Quelques semaines après l'installation par l'ex-wali de la commission communale, présidée par le P/APC et se composant des fonctionnaires des différents services, afin de gérer les affaires de la commune de Haizer, située à 10 km au nord-est de Bouira, l'assemblée élue lors des élections locales du 29 novembre 2007 connaît une situation de blocage sans précédent. Cette assemblée qui compte neuf membres est composée au départ de trois indépendants, de deux élus du RND et de quatre élus représentant le FFS, le RCD, le FLN et le MSP. Avec une majorité relative, le maire désigné parmi la liste des indépendants n'a pu constituer son assemblée en raison des dissensions et de la mésentente entre les différents élus concernant le partage des postes de la vice-présidence et la constitution des différentes commissions de l'assemblée. Les tractations, les interventions des autorités et les rencontres menées depuis n'ont pu ramener la cohésion entre les élus afin de former l'exécutif de l'APC. Par ailleurs, le ralliement au FLN du maire, issu d'une liste indépendante, le mois de mai dernier, n'a rien changé à la configuration de l'assemblée de la commune de Haizer, à cause du refus de cinq élus appartenant au FLN, au RND, au MSP et au FFS de travailler avec le président à qui ils reprochent «une attitude hégémoniste dans la gestion de la commune». Ainsi, cela fait huit mois que l'APC de Haizer se gère sans ses membres issus des dernières élections locales, et la situation de blocage est loin de connaître son épilogue, cela en dépit de la mesure (commission présidée par le P/APC chargée de gérer les affaires de l'assemblée) qui a été prise par l'administration et les déclarations des responsables sur le déblocage de l'ensemble des Assemblées communales issues du scrutin du 29 novembre 2007. Dans une déclaration remise à la presse locale, un groupe de cinq élus, appartenant au FLN, au RND, au MSP et au FFS, déclare qu'il n'y a pas d'autre alternative à la situation de blocage que traverse l'APC de Haizer que la dissolution de l'assemblée et l'organisation de nouvelles élections. A cet effet, ils décident de «sacrifier» leur mandat en exigeant la dissolution de l'assemblée tel qu'il est prévu dans le code communal qui est toujours en vigueur et qui stipule qu'«il est procédé à la dissolution et au renouvellement total de l'assemblée lorsqu'il y a dissension grave entre les membres de l'assemblée empêchant le fonctionnement normal des organes de la commune». Les mêmes élus rappellent aussi les dispositions de l'article n° 36 du code communal qui prévoit qu'«en cas de dissolution de l'APC, le wali désigne un conseil pour la gestion des affaires courantes de la commune pour une période de six mois, période à l'issue de laquelle des élections sont organisées pour élire la nouvelle assemblée». Ces mêmes élus, que nous avons rencontrés, ont ajouté que le maire signe les documents administratifs au nom de l'assemblée alors que c'est la commission composée de fonctionnaires qui est en train de gérer les affaires de la commune. Entre-temps, la crise perdure et les élus sont ignorés, accentuant ainsi le marasme social : manque d'eau potable, chômage et autres tracas s'ajoutent au retard dans la réalisation des différents projets. Il y a lieu de rappeler que, lors de la cérémonie d'installation du nouveau wali de Bouira, le ministre de l'Intérieur avait déclaré qu'en cas de blocage d'une Assemblée communale, «il peut y avoir substitution du wali pour le fonctionnement de cette institution». En cas de persistance de la discorde entre les élus, empêchant le fonctionnement de l'APC, la seule solution est la dissolution et l'organisation de nouvelles élections.