Photo : Riad De notre envoyé spécial à Khartoum Amirouche Yazid C'est le jour de l'explication finale. La sélection algérienne et son homologue égyptienne se disputeront ce soir, dans un match d'appui, le billet de la qualification au Mondial 2010. La fièvre qui s'est emparée des deux pays depuis plus d'un mois a atteint cette semaine la capitale soudanaise, qui vibre désormais au rythme d'une rencontre de football qui a pris l'allure d'un événement planétaire. Vue de loin, la rencontre a acquis cette dimension au regard de l'enjeu qui n'est autre qu'une place parmi les 32 équipes qui animeront la grand-messe du football prévue au mois de juin prochain dans le pays de Mandela. Mais à y regarder de près, le match a pris une dimension extra-sportive suite à l'accueil belliqueux réservé à la délégation qui s'est rendue au Caire pour le dernier match du groupe. Le bus transportant la délégation algérienne a été sauvagement attaqué par des jeunes Cairotes manipulés par des dirigeants locaux dans l'objectif d'intimider les Verts. Les supporters de l'équipe algérienne ayant effectué le déplacement ont vécu l'enfer. Ils n'arrivent pas à s'en remettre tant le comportement des Egyptiens était honteux. C'est pour cette raison que le match qu'abritera ce soir Oum Dormane -localité de Khartoum- se présente sous des signes qui ne sont pas exclusivement sportifs. C'est manifestement une question de dignité. Et sur ce plan, l'Algérie ne compte guère céder. Au sein de la population, l'heure est plutôt à la mobilisation quel que soit le lieu. L'ambiance qui règne depuis hier à Khartoum renseigne sur l'engagement, l'amour que vouent les Algériens à leur sélection nationale. Ils sont, en effet, des milliers à investir le Soudan pour voir les Verts à l'œuvre. Ils sont venus de tous les points du globe parfois pour apporter leur soutien à Ziani et ses coéquipiers. De nombreux Algériens tiennent à vivre l'ambiance d'une qualification à laquelle ils sont plus qu'attachés. L'enfer vécu au Caire n'a fait que renforcer la détermination des Algériens à aller au bout de leur objectif. Un objectif adapté à la composante des Verts, appuyée par une mobilisation populaire jamais vue ces dernières années. Des milliers d'Algériens arpentent depuis deux jours les rues principales de Khartoum au moment où le pays entier donne l'air de n'attendre que l'heure du match avec l'espoir de gagner la bataille et de réaliser le rêve d'une qualification à la prochaine Coupe du monde. L'espoir des millions d'Algériens est porté par une équipe nationale qui s'est fait elle-même le serment de répondre à l'attente de tout un peuple. Mais aussi de réaliser une performance à la mesure du talent des joueurs qui la composent. Il ne reste plus qu'une étape pour que les Verts parachèvent ce qu'ils ont bâti depuis au moins deux ans. Ce n'est que justice si la partie d'aujourd'hui sourit aux Verts qui ont surclassé tous les adversaires croisés en pleine course. Le duel de ce soir s'apparente à bien des égards à une explication finale entre deux footballs qui vivent deux conjonctures différentes. Car, d'une part, l'Algérie reprend de manière fulgurante sa place parmi les meilleurs au niveau continental. D'autre part, l'Egypte est sur le chemin inverse. Après avoir dominé le football africain, les Pharaons perdent davantage leurs atouts, notamment avec la vieillesse qui a atteint la génération des Abou Trika. L'Egypte doit son classement à la première place du groupe en compagnie des Verts à l'ambiance électrique de son fief du Caire. Un facteur déterminant qui manquera sans doute aux camarades de Amr Zaki. L'équipe nationale algérienne a largement sa place parmi les mondialistes de l'été prochain. En matière de football, elle est supérieure à celle de l'Egypte. Place donc au football où les Verts ont des arguments plus solides à présenter. Belhadj, Bouguerra, Matmour, Saïfi et les autres ont leur destin en main. Ils sont aptes à écrire une nouvelle ère du football algérien. Que l'espoir des millions d'Algériens ne soit pas brisé !