Photo : Riad De notre envoyé spécial à Khartoum Amirouche Yazid Leur détermination transcende toutes les contraintes. Leur engagement ne reconnaît pas l'éloignement géographique. Pour accompagner les Verts là où ils se produisent, ils sont présents. Eux, ce sont les jeunes Algériens, aux différences de profil social, qui ont brisé toute notion de frontières. Après avoir vécu une triste aventure au Caire dans un duel algéro-égyptien qui a viré de son cadre footballistique, de nombreux Algériens ont tenu à ne pas rater la sortie d'hier au Soudan. Venus de tous les coins du monde, ils ont transformé la capitale soudanaise en un grand quartier d'Algériens. Après avoir regagné le pays pour quelques minutes, ils ont pris le chemin de Khartoum. «J'ai appelé mon frère pour qu'il aille à l'aéroport récupérer la voiture que j'y ai laissée. Pour ma part, aucune question n'avait de sens. Seule la victoire de l'Algérie me fait bouger. Les autres soucis, c'est pour l'après-match», nous dira Imad en plein voyage vers la capitale soudanaise. Il avoue qu'il n'est guère préparé pour un tel périple : Alger-Le Caire en aller-retour et puis Alger-Khartoum. «Nous n'avons pas d'argent. Nous avons cherché 40 000 dinars que nous avons dépensés pour l'achat du billet. Maintenant, nos poches sont vides», ajoute Imad. Son ami Ryad abonde dans ce sens en avouant avoir tout suspendu. «J'ai abandonné mon poste de travail depuis au moins une semaine. Et je ne me pose plus de questions quant aux conséquences de cette expérience», révèle-t-il. Les jeunes qui ont lié leur destin à celui des Verts disent leur satisfaction suite aux facilités accordées par les autorités du pays ainsi que la prise en charge promise une fois en terre soudanaise. Des Algériens, non moins nombreux, se sont rendus à Khartoum à partir de villes européennes et asiatiques. «Moi, je suis venu de Paris. Nous avons déjà exprimé notre soutien aux Verts même après la défaite de notre sélection au Caire. Maintenant, nous sommes ici pour appuyer notre équipe nationale qui va nous rendre le sourire. Elle en a les moyens», raconte un Algérien établi dans la capitale française où la fièvre du match a mis ses habits en vert, rouge et blanc. Arrivé dans la précipitation à l'hôtel Taka, un Algérien, venu de Dubai, attend avec impatience l'heure de vérité. «J'ai suivi le match sur les nerfs. Cette fois-ci, je suivrai le match d'appui de très près. Je vais être derrière les Verts. J'espère que nous gagnerons le billet de la qualification au Mondial», annonce-t-il sur un ton optimiste. Quel que soit, donc, le point de départ, ces jeunes Algériens ont ainsi donné un sens à cette sortie des Verts en terre soudanaise. Il n'y a qu'à voir la dernière séance d'entraînement des camarades de Yebda pour comprendre l'attachement de cette jeunesse à la sélection nationale. Ils étaient, en effet, des milliers à suivre les poulains de Saadane en train de s'exercer sur la pelouse du stade d'El Hilal. Les joueurs algériens n'en demandaient pas tant en matière de soutien psychologique. Omettre l'engagement exprimé par cette jeunesse envers les Verts serait de l'ingratitude.