Photo : Riad De notre envoyé spécial à Khartoum Amirouche Yazid Auprès de la population soudanaise, le choix est irrémédiablement fait : ils sont tous aux côtés de l'Algérie. La proximité géographique entre l'Egypte et le Soudan ne joue pas en faveur des Pharaons bien qu'on annonce une forte communauté égyptienne ici à Khartoum. Ce qui est incontestable pour l'heure c'est que les Soudanais sont de potentiels supporters des Verts. Ce qui constitue un bonus important pour la bande de Saadane comme pour ces milliers d'Algériens qui continuent d'investir la capitale soudanaise à quelques heures d'un rendez-vous important pour le football national, plus que jamais proche du mondial sud-africain. On n'en doutait pas d'un léger penchant des Soudanais pour l'Algérie. Personne en revanche n'aurait imaginé que la population de Khartoum prendrait à bras-le-corps la «cause» algérienne. A l'arrivée des premiers groupes d'Algériens, les Soudanais n'ont pas hésité à revendiquer le drapeau national puis faire le tour avec. Une image qui a surpris plus d'un avant que tout le monde ne se rende à l'évidence : la quasi-totalité des Soudanais a fait son choix. Sur les routes et ruelles, ici à Khartoum, on ne tergiverse pas un instant pour faciliter la tâche aux Algériens. «Nous ne sommes plus dans les conditions de l'enfer du Caire. L'accueil s'est métamorphosé pour nous. Nous passons d'un climat de guerre à celui de l'hospitalité. Ici, c'est comme il s'agissait de notre pays», témoignent de nombreux Algériens que nous avons croisés dans la rue ou autour des établissements hôteliers en quête d'une chambre. Les Soudanais se remémorent la position de l'opinion sportive cairote quand la sélection soudanaise a été obligée d'évoluer loin de ses bases à cause de la situation au Darfour. Pour affronter le Tchad dans le cadre d'un match officiel, le Soudan a accueilli son adversaire du jour en Egypte. Grande fut la surprise des Soudanais en constatant que les Egyptiens soutenaient le Tchad. Les Soudanais ne sont près d'oublier cette attitude. «Nous avons joué chez eux et ils ont aidé le Tchad», se rappelle un Soudanais qui nous a accompagnés à un hôtel du centre de la capitale. Notre interlocuteur ajoute que la proximité géographique n'est pas faite pour renforcer les liens entre les peuples des deux pays. Bien au contraire, cela a créé une animosité réciproque. «Les Egyptiens se croient toujours supérieurs à nous. Ils ne cessent de nous prendre pour des petits, des ignorants», ajoute notre accompagnateur qui prédit la victoire de l'Algérie. Si le choix des Soudanais est antérieur à cette rencontre, il n'en demeure pas moins que les événements du Caire et les agressions dont ont été victimes les Algériens, joueurs et supporteurs ont renforcé la tendance des Soudanais pour prendre place parmi les Verts. Il est clair donc que les Verts évoluent depuis dimanche dernier en terrain conquis. La neutralité de ce match de barrage s'annonce ainsi favorable aux Algériens qui s'éloignent décidément du cauchemar du Caire même si l'hostile Oum Eddounia n'est pas loin d'ici. Des supporters des Verts font timidement acte d'arrivée au Soudan. Mais pour le moment, on préfère attendre le jour de l'explication finale. A. Y. 18 000 policiers mobilisés Les autorités soudanaises ont mobilisé environ 18 000 policiers et agents de l'ordre public pour maîtriser la situation sécuritaire. Les éléments de la police ne doutent pas un instant quant aux capacités du Soudan à garantir un bon déroulement de la rencontre, y compris pour un match Algérie-Egypte qui se joue dans un contexte spécial marqué par un climat d'hostilité jamais connu dans l'histoire des rencontres, toujours passionnantes, entre les deux sélections. Ce qui s'est passé lors du match du 14 novembre a poussé les autorités soudanaises à plus de vigilance et de mobilisation.