De notre envoyé spécial à Khartoum Amirouche Yazid La fin du match Algérie-Egypte n'a pas connu de scènes de violence majeure comme tente de le faire croire certains officiels cairotes. Ces derniers, aidés par une presse égyptienne qui ne cesse de jeter son venin sur tous ce qui est algérien, sont visiblement prêts à fabriquer tous les mensonges pour expliquer une défaite que les Pharaons ont essuyée sur le terrain du football. A entendre ce que disent les responsables du football égyptien, comme ce qu'écrivent les journaux du Caire, on comprend que c'est un autre lieu qui est décrit. Cela n'a rien à voir avec le climat qui a caractérisé le déroulement du match d'appui entre l'Algérie et l'Egypte abrité par Khartoum, la capitale soudanaise. A Khartoum, les heurts annoncés entre les supporters des deux sélections, n'ont pas eu lieu. L'événement s'est déroulé dans une sérénité totale même si une grande pression pesait sur tous les acteurs du jour. Pour plusieurs raisons, aucun incident grave n'a été enregistré, avant comme après le match. Les autorités soudanaises ont déployé pour la circonstance un énorme dispositif de sécurité aussi bien à l'intérieur comme à l'extérieur du stade d'El Merrikh. Le risque de dérapage a plané de manière très sérieuse devant le stade lorsque les deux galeries se sont croisées au même point. A cet instant, nous avons assisté à des échanges de jets de pierres entre les deux camps. Cette situation n'a pas néanmoins duré longtemps grâce à l'intervention rapide des policiers soudanais, mais aussi grâce aux appels de certains supporters qui sont parvenus à calmer les esprits. Il faut relever que les autorités locales ont mobilisé beaucoup de leurs troupes pour canaliser l'accès du public des deux équipes. Ce constat, nous l'avions vérifié une fois arrivés aux environs du stade : les policiers soudanais ont pris place dans tous les coins où il y avait risque d'affrontement. Le bon fonctionnement de ce dispositif de sécurité a été également renforcé par la sportivité -sinon par la lassitude- de la quasi-totalité des nombreux supporters venus d'Algérie et d'Egypte. Certainement excités par les tristes événements du Caire où des Algériens ont été agressés par de jeunes Egyptiens, les supporters ont pu cependant maîtriser leurs nerfs. Pendant le match, les deux galeries ont soutenu leur sélection comme elles ont l'habitude de la faire avec moins d'intensité, en ce sens que le match se jouait sur terrain neutre. Au coup de sifflet final de l'arbitre Mallet sur une victoire des Verts, les supporters algériens n'ont fait qu'exprimer leur joie dans une ambiance indescriptible. Il n'y avait aucune rixe de nature à générer des affrontements entre supporters du fait que les fidèles des Pharaons ont quitté le stade bien avant la fin du match. A ce moment-là, les jeunes Algériens fêtaient la qualification des Verts au mondial sans la moindre atteinte à l'adversaire du jour. Ce qui mérité néanmoins d'être signalé c'est les saccages causés par les supporters égyptiens au niveau de l'aéroport de Khartoum. Déçus par le résultat de la rencontre et voulant avoir rapidement le billet de retour au Caire, quelques supporters égyptiens ont attaqué des vitres et des installations de l'aéroport qu'ils ont transformées en débris. Des actes de violence qui n'ont pas manqué de semer la panique au sein de tous les supporters présents aux alentours de l'aéroport. Le match du Khartoum s'est déroulé dans des conditions complètement contraires à ce que tentent de décrire les officiels et les médias du Caire. A. Y.