La néphropathie diabétique est une des complications les plus fréquentes et les plus redoutables du diabète sucré, estiment les spécialistes. Cette pathologie fait craindre l'évolution vers une insuffisance rénale chronique. Elle concerne à la fois le diabète de type 1 et de type 2, mais l'évolution de la maladie est sensiblement différente dans ces deux cas : le diabète de type 1 fait redouter l'insuffisance rénale en premier lieu, alors que la néphropathie diabétique de type 2 a surtout un mauvais pronostic cardio-vasculaire. En Algérie, 80% des nouveaux malades atteints d'insuffisance rénale ont un diabète a révélé hier le professeur Tahar Rayane, président de la société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation. Il intervenait à l'occasion de l'ouverture des deux journées de formation consacrées à l'actualité néphrologiques organisées en collaboration avec le service de néphrologie de l'hôpital de Beni Messous. Selon le professeur Rayane, la néphropathie diabétique est devenue la première cause d'insuffisance rénale chronique terminale en Algérie. Il a plaidé pour un véritable travail de prévention afin de lutter contre cette pathologie. Il faut savoir que bien souvent les diabétiques sont vus par les néphrologues tardivement. Les spécialistes plaident dans ce sens pour un dépistage précoce qui permettrait d'assurer la néphroprotection. Autre thème débattu lors de cette journée : l'insuffisance rénale aigue. «Elle est, dit-il, une cause évitable de l'insuffisance rénale chronique.» L'insuffisance rénale est une maladie qui touche de plus en plus d'Algériens, notamment des jeunes de moins de 20 ans, alors que dans les pays européens les malades ont plus de 70 ans. Chaque année, 4 000 malades atteints d'insuffisance rénale chronique sont enregistrés dans notre pays. Le drame de ces malades est quotidien. D'autant plus que la plupart attendent une transplantation rénale pour être enfin délivrés des séances longues, coûteuses et épuisantes des dialyses. Le développement des dons d'organes est l'un des actes pour lequel plaident différents spécialistes. La révision de la législation est plus que nécessaire, notamment pour permettre le don d'organes entre conjoints. Notons enfin que cette rencontre a vu la participation de spécialistes de Belgique. A. B.