Photo : La Tribune De notre envoyé spécial à Batna Amirouche Yazid La très jeune troupe théâtrale Hamid Bentayeb de la maison de jeunes d'Iferhounène a réussi le pari de présenter pour la première fois la pièce intitulée Loundja en plein Festival national du théâtre amazigh de Batna. Et pour une générale, ce fut un franc succès. Hadj Mohand Belkacem qui accompagne les comédiens de la troupe dans tous leurs mouvements ne nie pas qu'«il reste encore des correctifs à apporter pour parfaire le spectacle». Un des comédiens de la troupe dira, de son côté, que «le public est le seul baromètre de la qualité de l'œuvre». Et sur ce plan, les jeunes comédiens d'Iferhounène ont manifestement forcé le respect de l'assistance y compris chez les professionnels du 4e art. L'intitulé de la pièce ne laisse pas indifférent. Loundja a suscité la curiosité de beaucoup de jeunes Batnéens qui ont rempli la salle des spectacles de la maison de la culture. Symbolisant le savoir, la beauté et la tolérance, Loundja a été bloquée pendant longtemps par ses sept frères ogres portés plutôt vers la guerre, la violence et l'affrontement. M'hand, dans le rôle d'un pêcheur, aura à affronter les sept ogres. Il part à la recherche de Loundja qu'il a adorée sans la voir, mais qu'il veut absolument avoir à ses côtés. Pour y parvenir, il lui faudra contourner la dictature des ogres. Mission très difficile à accomplir. Mais l'opiniâtreté de M'hand aura finalement raison. M'hand réussit à convaincre les ogres. «Nous pouvions vivre autrement. Nous pouvions nous aimer les uns les autres. La guerre n'est pas une fatalité», ne cessa-t-il de leur dire alors qu'ils ne voulaient rien entendre de cela. Au final, M'hand a pu libérer la belle Loundja de ses frères ogres. Ce qui signifie la défaite du mal face au bien, de la laideur face à la beauté... Le message de la pièce Loundja «consiste à dire qu'il y a nécessité de battre l'ogre qui est en l'homme», explique Tighilt K., le metteur en scène de l'œuvre. Le décor choisi pour la présentation de la pièce ne trompait pas puisqu'il met dans un face-à-face deux univers : l'un coloré en blanc et l'autre habillé de noir. Le dernier mot est revenu à la beauté et au savoir. Une issue matérialisée par la victoire de Loundja sur sept ogres qui ont fini par lancer un appel à la raison, à la paix et à l'amour. En intégrant des partitions musicales -de dimension universelle au moment où public et observateurs souhaitaient une musique du terroir- dans la présentation du spectacle, le metteur en scène estime que «l'outil langagier de la pièce est propre à nous, mais le message transcende toutes les frontières». Les comédiens comme les encadreurs de la troupe retiennent incontestablement que le Festival national du théâtre d'expression amazighe de Batna a été une étape déterminante dans le processus de maturation d'une œuvre théâtrale d'une valeur pédagogique et sociale inestimable. Dans la journée d'hier (17h), la troupe de recherche artistique de Biskra a présenté, à la maison de la culture, la pièce Zawadj.com. Elle est suivie à 19 h de la pièce Tamanhayt de la maison de la culture de Tamanrasset.