Photo : Riad Par Amel Bouakba Louable initiative que celle entreprise par l'association Nour Doha d'aide aux cancéreux, du 18 au 23 novembre, à Djanet et dans les régions enclavées de l'extrême sud du pays. «26 personnes se sont mobilisées pour mener à bien cette campagne de dépistage et de consultation de toutes les formes de cancer, dont 23 médecins bénévoles, chirurgiens oncologues, sénologues et psychologues», nous a indiqué Mme Samia Gasmi, présidente de Nour Doha. L'association organise de façon régulière des campagnes de ce genre dans différentes régions du pays. Elle a réalisé depuis 2003 27 000 consultations dans plusieurs wilayas du pays. L'association a, à maintes reprises, tiré la sonnette d'alarme sur les différents problèmes auxquels sont confrontés les malades cancéreux dans notre pays. L'un des problèmes récurrents qui se pose avec acuité est l'accès à la radiothérapie. La présidente de Nour Doha ne cesse d'interpeller les pouvoirs publics sur cette question brûlante. C'est aussi le cas des spécialistes qui soulignent «l'impérative nécessité» de remettre en marche certains appareils de radiologie qui sont à l'arrêt, appelant aussi à augmenter leur nombre qui n'arrive pas à répondre au nombre croissant des cancéreux. Ainsi, note Mme Gasmi, des rendez-vous sont donnés aux patients à partir de 2010», ce qui réduit considérablement leur chance de guérison. En effet, les retards mis dans l'accès à la radiothérapie annule les bénéfices de la chimiothérapie, quand elle y est associée, et conduisent le malade à une grave récidive et à la mort», a alerté Mme Samia Gasmi. Selon elle, «le malade cancéreux est souvent obligé de se déplacer d'une région à une autre pour se faire soigner et, dans la plupart des cas, il est obligé d'attendre des mois», déplore-t- elle. Mme Gasmi souligne que très peu de centres d'oncologie assurent la radiothérapie. Elle indique que le Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, se retrouve saturé n'arrivant plus à accueillir le nombre grandissant de malades qui affluent des quatre coins du pays. Le CPMC n'arrive plus, affirme-t-elle, à assurer toute la demande malgré le fait qu'il fonctionne H24, y compris les jours fériés. La même chose est constatée du côté du centre de Blida, dont les capacités d'accueil demeurent inférieures à la demande, davantage croissante. La situation est encore plus lamentable dans les autres wilayas. Ainsi, elle explique que le centre spécialisé de Constantine est «à l'arrêt, sachant qu'il est le seul établissement qui assure la radiothérapie pour toute la région de l'est du pays». La situation du centre d'Oran n'est guère meilleure puisque ses capacités d'accueil sont très réduites au vu de la demande». «Le centre de Ouargla n'est toujours pas opérationnel alors qu'il est équipé d'une radiothérapie depuis quelques années au moment où les malades du Sud continuent d'affluer vers Alger». Pour l'association Nour Doha, les autorités sanitaires sont appelées en urgence à prendre en charge de manière efficiente les malades cancéreux et faciliter l'accès aux soins. L'association Nour Doha, qui existe depuis 2002, s'attèle à lutter contre toutes les formes de cancer en Algérie. Cette association, qui prend en charge les personnes atteintes de pathologies cancéreuses sur le plan médical, social et psychologique, sillonne tout le territoire national en collaboration avec des équipes de médecins spécialistes bénévoles.