Une réserve pastorale de 120 000 hectares inscrite dans le cadre du Fonds de lutte contre la désertification et de développement du pastoralisme et de la steppe (FLDDPS) constitue la nouvelle politique mise en place pour lutter contre l'avancée du désert à Sidi Bel Abbès, a indiqué M. Bouziane Abdelkrim, conservateur des forêts. Cette superficie qui sera gérée par la Conservation des forêts (40 000 ha) et le HSDS (80 000 ha), a-t-on souligné de même source, sera marquée par un important projet de mis en défens de plantations fruitières, de brise-vent, de plantations fourragères, notamment la Triplex, sur une superficie de 33 000 ha. Le projet doté d'une AP de 50 millions de dinars sera lancé prochainement, selon la direction de la Conservation des forêts qui précise que la lutte contre la désertification demeure un souci majeur de toutes les autorités locales de la wilaya. Cette désertification concerne essentiellement les steppes de la wilaya qui s'étendent sur une superficie de 365 000 hectares et ont toujours été l'espace privilégié de l'élevage ovin extensif, a-t-on expliqué, tout en ajoutant que ces parcours naturels qui jouent un rôle fondamental dans l'économie agricole du pays sont soumis à des sécheresses récurrentes et à une pression anthropique croissante, entre autres, surpâturage, exploitation de terres par les défrichements, ce qui a provoqué une dégradation de plus en plus accentuée, estimée à plus de 35% uniquement par les labours illicites. Cependant et devant cette dégradation des terres et la désertification qui en est le stade le plus avancé, et se traduisant par la réduction du potentiel biologique et par la rupture des équilibres écologique et socio-économique, il a été procédé à la promulgation d'un arrêté interdisant les labours dans les zones steppiques relevant de la wilaya de Sidi Bel Abbès, sauf dans certaines zones de d'épandage. Cette bande verte appelée réserve naturelle, le long des frontières avec Naama, Saïda, El Bayadh et Tlemcen, constitue selon le conservateur des forêts de Sidi Bel Abbès, un atout pour freiner l'avancée du désert, d'une part, et la protection des parcours, d'autre part. «La question aujourd'hui étant de s'adapter au climat et d'œuvrer dans le but de faire renaître le monde de l'alfa, l'augmentation de la densité du couvert végétal, atténuant ainsi l'érosion du sol qui est nuisible aux infrastructures hydrauliques.» Par ailleurs, 980 millions de dinars ont été accordés au secteur des forêts pour le développement de la steppe dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, toujours selon la Conservation des forêts. Plusieurs projets initiés dans le cadre du développement des zones steppiques inscrites ont été approuvés, devant toucher l'ensemble des communes au nombre de 24 relevant des daïras de Merine, Merhoum, Ras El Ma et Telagh, et seront lancés prochainement, a-t-on ajouté de même source, ce qui permettra, entre autres, le renforcement des pâturages et la lutte contre la désertification, ainsi que l'aménagement de puits, l'ouverture des pistes, etc. Parmi les grandes opérations, la même source a cité l'amélioration foncière sur quelque 1 300 ha, la plantation fruitière de 1 025 ha, l'aménagement des pistes sur 207 kilomètres, outre la mise en défens de 3 400 hectares au niveau de la commune de Oued Sebaa au lieu-dit Tarat Ezait. Toutes ces actions s'inscrivent, a-t-on expliqué, dans le cadre de «retaper et faire revivre» ce qui a été violé par les opérations de défrichement et autres entraves aux terres mises en défens, où différents programmes de protection et de réhabilitation de cet espace sont en cours. Un autre programme, a-t-on souligné, doté d'une AP de 45 millions de dinars, est en voie d'achèvement au niveau, entre autres, de Bir El H'mam, Taourirat, et Oued Sbaa, visant la concrétisation de 100 km de brise-vent, de 50 ha de bande verte, de 100 ha de plantations fruitières, l'aménagement et l'ouverture de pistes sur 20 km.