Le Hcds a gagné une bataille, mais la guerre demeure par ailleurs ouverte. Le débat sur le développement de la steppe et la lutte contre la désertification est relancé à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement. Lors d'une projection faite, hier, à la chambre nationale de l'agriculture, la situation de la steppe algérienne est mise sous microscope pour, d'une part, évaluer l'activité du Haut commissariat au développement de la steppe (Hcds), et déterminer, de l'autre, le maillon faible de ce processus d'intervention. Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, présent sur place, reconnaît le bon résultat du Hcds et affirme qu'environ trois 3 millions d'hectares ont été restaurés depuis 2001 sur un ensemble de 7 millions, soit 38% de parcelles mises en défens. Le débat a fait ressortir des chiffres d'un plan d'intervention dit «à grande échelle». Les dernières statistiques du Hcds évoquent que sur un million d'hectares très dégradés, 300.000 ont été réhabilités par la plantation pastorale, soit 33% de la superficie. Les zones steppiques, faut-il le dire, s'étendent sur une superficie de 32 millions d'hectares. Néanmoins, le danger de la désertification a touché 13 millions d'hectares. La barre a été redressée, quoique partiellement jusqu'à l'heure actuelle, grâce à la politique nationale de développement intégré de la région steppique. Le ministre, lors d'une intervention laconique, a mis l'accent sur l'importance du plan Pndar dans la lutte contre l'avancée du désert. Dans le sillage, 557 projets de proximité de lutte contre la désertification et de développement du pastoralisme ont été réalisés. Saïd Barkat admet aussi que la stratégie de lutte contre la désertification est appelée à connaître sa vitesse de croisière à la faveur du plan de soutien à la croissance économique 2005-2009. Ce n'est pas tout, selon lui, le plan de développement destiné aux Hauts-Plateaux constituera aussi «une poussée considérable pour récupérer les autres hectares dégradés». D'après les prévisions du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, il est prévu, grâce à ce développement destiné aux Hauts-Plateaux, la préservation et la régénération de 4,2 millions d'hectares de parcours. Demeurent plusieurs questions posées ayant trait surtout aux difficultés rencontrées sur le terrain. A ce propos, le cadre juridique est affaibli par l'absence d'une loi spécifique régissant l'activité pastorale capable d'assurer la protection et la valorisation des ressources naturelles. En outre, le statut foncier des parcours «archs» reste à préciser. Ce qui pose parallèlement le problème de gestion des communautés pastorales, à défaut d'une gestion professionnelle censée juguler le problème. Le ministre, appuyé par la présence de Dahou Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales, a insisté sur la nécessité d'une implication plus accentuée des autorités locales afin de donner un coup d'accélérateur au programme destiné au développement de la steppe. Par ailleurs, plusieurs questions, posées particulièrement par les journalistes, sont restées sans réponse. Said Barkat, tout en reconnaissant le bon fruit de plusieurs années de lutte, se contente de dire que le Hcds a gagné une bataille, mais la guerre demeure ouverte. Le défi est gros, mais le pari est osé.