Une onde verte a déferlé sur les capitales du monde après la qualification de l'équipe nationale algérienne de football pour le Mondial 2010. Ses lames successives ont secoué les bras et les esprits des Algériens et des peuples amis. L'épicentre de cette formidable union chromatique est sans conteste l'Algérie où des millions de citoyens ont porté haut et fort les couleurs nationales des semaines durant, avec une nette prédominance de la couleur verte. Celle qui symbolise l'espérance et la régénération spirituelle. Le peuple qu'on accusait de laxisme, de démission et de dénaturation a prouvé son attachement à ses référents et à son appartenance identitaire. La haine de soi, que certains sociologues et psychanalystes chevronnés s'évertuaient à lui coller, a volé en éclats. Le peuple n'attendait qu'un déclic pour transcender les clichés à la peau dure qu'on lui attribue. Les images montrant des Algériens, femmes et hommes, petits et grands, défilant côte à côte, à l'intérieur des frontières nationales ou dans des pays lointains scandant l'hymne national et fiers de leur appartenance au pays des martyrs, reflètent de fait un gage de fidélité aux couleurs nationales. Plus que les cortèges et les rassemblements dans les rues, l'ingéniosité des supporters algériens s'est étalée sur les radios et télévisions à travers les multiples chansons dédiées aux Fennecs reprises par des centaines de milliers de gorges déployées ; sur les différents sites Internet envahis par des centaines de vidéos amateurs, inspirés et drôles ; sur les façades des immeubles par les gigantesques drapeaux cousus par des mains expertes ; sur les murs et les véhicules peints aux couleurs de l'emblème national…Le génie est là. Il existe bel et bien pourvu qu'on lui donne la chance et les moyens de s'exprimer. L'Algérien d'aujourd'hui, comme celui d'hier, est prêt à défendre l'honneur et l'intérêt de son pays. Les joueurs de l'équipe nationale l'ont prouvé sur le terrain de jeu, le peuple l'a fait dans la rue en Algérie, au Caire, à Khartoum et ailleurs, dignement, résolument et avec caractère. L'esprit patriotique a trôné sur le «monde algérien». Le peuple à parlé la langue verte, celle qui contraste avec la langue de bois. Crument, vertement, il scelle son existence à celle de son pays. Il est algérien et veut être partie prenante dans son évolution. Participer à son processus de développement. L'Etat n'a pas le droit de décevoir cet élan d'attachement à la patrie. Le poids qui vient d'être mis sur ses épaules est de taille. Il doit se plier pour hisser haut et fort cette énergie «nouvelle», l'alimenter et l'entretenir. Ce qui s'est passé ces derniers jours est une nouvelle révolution algérienne. Le peuple à parlé la langue verte, à l'Etat de ne pas utiliser celle de bois et de compléter l'appel à la régénérescence du vert par la vertu et la pureté du blanc. La balle est dans son camp. S. A.