2006-2009. Trois ans séparent la 12ème tripartite de celle qui se tiendra aujourd'hui et demain pour décider du seuil d'augmentation du salaire national minimum garanti.Si pour les autres dossiers de la tripartite les décisions à prendre dépendent des négociations, pour le SNMG les dés sont déjà jetés. Et pour cause, le montant réservé à la revalorisation, c'est-à-dire 230 milliards de dinars, est fixé dans la loi de finances 2010.L'Union générale des travailleurs algériens, seul partenaire social retenu par le gouvernement malgré la pluralité des syndicats autonomes, ira à cette rencontre pour arracher les quelque 3 000 dinars de plus promis par le président de la République en février lors de la campagne électorale pour la présidentielle d'avril. Certes, d'autres points sont au menu de cette réunion, mais la revalorisation du SNMG reste la préoccupation majeure du monde du travail. On s'attend donc à passer d'un SNMG à 12 000 DA à un SNMG à 15 000 DA (maximum). Avec ces 3 000 DA en guise de cadeau de fin d'année, les travailleurs derniers auront gagné 1 000 DA/an pour trois ans d'attente. Ils n'auront même pas eu le temps de goûter aux 2 000 DA d'augmentation de 2006 et ce sera le même résultat pour la nouvelle augmentation puisque les prix n'ont cessé de flamber pour toucher des seuils alarmants. Avec un tel niveau d'augmentation, il sera quasi impossible d'améliorer le pouvoir d'achat. Hormis le pain et le lait dont les prix sont subventionnés par l'Etat, la hausse a frôlé pour certains produits les 200%. On est passé en effet du simple au double et parfois au triple. C'est le cas, à titre illustratif, des œufs et de la pomme de terre. Les fruits et les viandes restent pour leur part inaccessibles pour la grande majorité des salariés de la fonction publique dont le nombre est de 1,5 million. Les taux d'inflation rendus publics régulièrement par l'Office national des statistiques reflètent cette situation. La hausse attendue n'aura donc pas d'impact sur le pouvoir d'achat notamment celui des fonctionnaires. Aujourd'hui, le monde du travail a beaucoup plus besoin d'une politique salariale qui prenne en charge plusieurs paramètres que d'augmentations périodiques n'ayant aucun effet sur le pouvoir d'achat. Et ce, d'autant que les prix sont fixés sur la base de critères qui ne prennent pas en considération le SNMG dont la revalorisation s'impose à l'heure actuelle. C'est une mesure qui continuera à s'imposer tant que l'élaboration d'une politique nationale de rémunération reste au stade d'intention et de projet. Car ce dossier a été à maintes fois évoqué sans qu'il soit sérieusement traité. S. I.