L'Intersyndicale de la Fonction publique se réunira aujourd'hui pour décider d'une action contre son exclusion de la tripartite. En réaction à leur marginalisation de la rencontre de la tripartite, les syndicats autonomes (ou l'Intersyndicale de la Fonction publique) se réuniront aujourd'hui pour décider d'une action commune afin de dénoncer leur exclusion de la tripartite. Cette dernière doit traiter en principe du devenir de tous les travailleurs, explique le coordinateur du Cnapest, Nouar Redouane contacté hier par L'Expression. «Malgré les diverses contraintes liées à notre disponibilité le jour J, étant donné la reprise du travail et la nécessité de dispenser des cours de rattrapage, nous allons organiser un rassemblement», annonce notre interlocuteur. Le rassemblement est prévu à la Maison des syndicats à Alger. «Le front social ne sera jamais apaisé si le gouvernement persiste dans la marginalisation des syndicats réellement représentatifs», a ajouté le coordinateur du Cnapest. C'est le même avis au Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et la formation (Satef). «On assiste à un déni syndical flagrant». «La rencontre sera un coup d'épée dans l'eau d'autant plus que le relèvement du Snmg, sur lequel on se focalise ne règle en rien la question de la dégradation continue du pouvoir d'achat», a indiqué le porte-parole du Satef, Salem Sadali. Evoquant la politique salariale, ce dernier ajoute: «Outre l'abrogation de l'article 87 bis de la loi sur les relations de travail, il faut trouver un mécanisme approprié qui prendra en charge l'indexation de la valeur du point indiciaire sur les prix réels du marché». Attendue depuis longtemps, la tripartite, qui réunit le gouvernement, les organisations du patronat et la Centrale syndicale Ugta, aura lieu demain et après-demain à la résidence El Mithaq à Alger. La réunion devra notamment statuer sur une révision à la hausse du Salaire national minimum garanti (Snmg), fixé actuellement à 12.000 dinars. La tripartite devra également aborder les dossiers des mutuelles et de l'évaluation du pacte économique et social. Ce pacte est resté sans effet dès lors qu'il n'a pas pu mettre un terme aux contestations sociales qui se sont manifestées ces derniers mois dans plusieurs secteurs comme ceux de l'éducation, de l'université et de la santé. Par ailleurs, en l'absence de réaction du ministère de la Santé, le mouvement de grève des praticiens de la santé publique a été reconduit encore hier, selon un communiqué parvenu à notre rédaction. Le taux de suivi moyen national de la grève cyclique de trois jours qui est à sa deuxième semaine a atteint 89%, précise le même document. La tripartite, cet important rendez-vous de pourparlers et négociations sociales, se tiendra donc comme à l'accoutumée sans les syndicats autonomes. Les associations, les unions et autres confédérations des plus représentatives de la Fonction publique comme l'éducation, la santé et l'enseignement supérieur seront tout simplement absentes à cette rencontre. Dès lors, les enjeux majeurs de cette réunion seront escamotés sinon carrément occultés, selon quelques observateurs. L'embrasement du front social a touché de nombreux secteurs. Certains d'entre eux ont paralysé des pans entiers de la Fonction publique du pays et ce, pendant plusieurs semaines. On note un enlisement fréquent des négociations avec les autorités de tutelle. En revanche, il est relevé par de nombreux syndicalistes que le dialogue social est inscrit parmi les priorités de l'Organisation internationale du travail (OIT). C'est un des objectifs essentiels à côté de la lutte pour la promotion des droits fondamentaux au développement, au travail, de la promotion du travail et de la protection sociale. Ainsi, les syndicats autonomes, beaucoup plus représentatifs et actifs sur le terrain que l'Ugta, ne cessent de dénoncer leur exclusion de la tripartite.