En dépit d'un rapport accablant sur les incidents qui se sont produits au Caire où les Fennecs se sont fait caillasser copieusement par des supporters égyptiens livrés à leur folie par les services de sécurité censés protéger la délégation algérienne, la Fédération égyptienne de football n'a pas encore été sanctionnée. Bilan effrayant : Khaled Lemouchia,6 points de suture au cuir chevelu ; Rafik Haliche, arcade sourcilière ouverte ; et Rafik Saïfi, blessure au bras. L'entraîneur des gardiens de but a été commotionné par ce qu'il a vécu. Les joueurs algériens étaient terrorisés. Le bus de l'équipe était en très mauvais état, avec des vitres cassées, et sur le plancher des bris de verre et des taches de sang partout. Le médecin de l'équipe nationale l'a clairement mentionné dans des certificats médicaux qu'il a remis au délégué de la FIFA, Walter Gagg, dont le rapport précis des événements a été envoyé dans la soirée du match même à l'instance mondiale. La FIFA s'est contentée d'un simple communiqué dans lequel elle demande «à la Fédération égyptienne de football et aux hautes autorités nationales, par l'intermédiaire des ministères compétents, de fournir des garanties écrites confirmant le renforcement permanent des mesures de sécurité nécessaires autour de la délégation algérienne». Ce qui n'était pas du tout raisonnable. Car maintenir un tel match, sachant que l'équipe algérienne était handicapée par l'absence de joueurs blessés dans ces incidents, et surtout avec la crainte d'une éventuelle élimination égyptienne, ne pouvait que provoquer un redoublement de violence. L'Egypte récidive par Amr Zaki, la FIFA doit le priver de la prochaine CAN L'attaquant de la sélection égyptienne, Amr Zaki, devait juste, comme il l'a prétendu, après le match d'appui à Khartoum, retrouver la Premier League sous les couleurs de Portsmouth. Mais le joueur du Zamalek a décliné l'invitation de transfert pour des motifs ouvertement racistes et ostentatoires. Après de tels propos homophobes, les amateurs du football se demandent comment un être comme Amr Zaki a encore une licence délivrée par des instances dirigeantes du football chapeautées par la FIFA. Cela, sans parler des frasques de l'Egyptien du temps de Wigan. Plutôt de ses toutes récentes déclarations. Choquantes. Sur son site, Amr Zaki vient pourtant de décliner l'offre des Pompeys qui ont eu l'audace de recruter dans les mauvais pays, selon Zaki. «Je pensais déjà refuser leur offre mais, désormais, Portsmouth n'est plus du tout une option. Après qu'ils ont engagé un joueur israélien [Tal Ben Haïm] et qu'ils ont pris un manager également israélien [Avram Grant], un transfert là-bas est à exclure. Pour ajouter à cela, il n'y a aucune chance pour que je joue avec un Algérien [Nadir Belhadj] à mes côtés.» Résultat des courses : la FIFA est susceptible de priver l'Egyptien de la prochaine CAN. Pourquoi la FIFA n'a-t-elle pas immédiatement sanctionné l'Egypte ? Il y a bien un règlement dans les lois de la FIFA concernant la sécurité d'une délégation ou d'une équipe qui se déplace pour une rencontre. L'article 60 de la FIFA stipule que, quand la sécurité d'une délégation n'est pas assurée à 100%, ou que l'intégrité physique des joueurs est outragée, la sanction est immédiatement prise. Des traitements à deux vitesses : un certain Autriche-Pérou en 1936 Pour rappel, lors du match Turquie-Suisse, pays dont est originaire le président de l'instance suprême du football mondial, Sepp Blatter, la FIFA a tout de suite réagi en infligeant de lourdes sanctions à la Turquie, attribuant le gain du match à la Suisse, suivi d'une suspension de six matches officiels «à domicile» à huis clos dans un pays étranger et à 500 km au moins des frontières turques, le tout appuyé d'une amende de 200 000 francs ainsi que d'une prise en charge des frais d'organisation de ces matches et des frais de procédure (20 000 francs). L'entraîneur adjoint, Mehmet Ozdilek, quant à lui, a écopé de douze mois de suspension de toute activité liée au football et de 15 000 francs d'amende, alors que les cinq meilleurs joueurs turcs ont écopé chacun de six matches de suspension suivis d'une amende de 15 000 francs d'amende. Pourquoi ? Parce que tout simplement, la Turquie n'est soutenue par personne, parce que la Suisse est un adhérent influant au sein de la FIFA, parce que Blatter est un petit peu suisse aussi. Ces faits rappellent que ce n'est pas nouveau et que déjà, en 1936 lors des Jeux de Berlin, la foule avait attaqué l'ambassade d'Allemagne à Lima pour protester contre la décision de faire rejouer un match Autriche-Pérou. Mais on cassait alors peu ou prou des lieux symboliques, liés à «l'adversaire». Pas les installations ou les vitrines d'un pays neutre. Mais le mélange des genres et la confusion des lieux et des valeurs tendent à devenir la règle. Autant dire, fermer les yeux sur la violente agression qu'a subie l'équipe algérienne. Cette décision est pour le moins bancale, voire injuste eu égard à la gravité des faits et à la défaillance dont a fait preuve l'Egypte en n'assurant pas la sécurité des joueurs algériens dont trois ont été blessés par des jets de projectiles. La FIFA, qui d'ailleurs est tellement prompte à promouvoir l'esprit sportif, a sacrément manqué de fair-play dans cette affaire. La main malheureuse de Thierry Henry : la FIFA préfère sûrement avoir la France au Mondial ! La FIFA n'a pas accepté que le match France-Irlande soit rejoué. «Nous ne sommes qu'un petit poisson dans la mare», a déclaré un journaliste irlandais juste après le verdict de la FIFA. Cette dernière préfère sûrement avoir les Français en Afrique du Sud. Ce n'est qu'un match de foot, et je ne pense pas qu'il y ait d'animosité contre les Français en général. Mais il est vrai qu'Henry ne va pas être le bienvenu en Irlande pendant un moment. Et je pense que cela montre clairement qu'il faut passer à l'arbitrage assisté par la vidéo. Même Henry a admis avoir commis une faute, et il a même dit à un joueur irlandais qu'il l'avait fait exprès. Évidemment, tout le monde en parle, notamment sur Internet. Ma femme vient de m'envoyer un mail très drôle. Il dit qu'Henry va rejoindre l'équipe de football gaélique des Bleus de Dublin [le football gaélique se joue avec les mains]. Et il y a la description de la principale qualité de leur nouveau joueur : «Manie très bien la balle à la main, même sous pression.» La rue algérienne est restée admirative ! Admirative non pas pour la main de Thierry Henry, «cela arrive en foot !» Admirative non pas pour le jeu des Bleus qui n'a pas exalté les foules. Non, la rue algérienne admire l'honnêteté des commentateurs sportifs mais aussi de la plupart des Français qui n'ont pas cherché à cacher le soleil avec un tamis, mais ont tout de suite été aussi sévères si ce n'est plus envers leur équipe nationale que ne l'ont été leurs adversaires irlandais. Par les temps qui courent, c'est peut-être une bonne leçon, vu de ce côté de la Méditerranée, mais pas du haut de l'auguste FIFA. La FIFA sanctionne Maradona, suspendu deux mois pour ses insultes La Fédération internationale de football (FIFA) a sanctionné le sélectionneur de l'Argentine, Diego Maradona, en lui infligeant, dimanche à Zurich, deux mois de suspension et 25 000 francs suisses (16 560 euros) d'amende pour des insultes proférées en marge du match Uruguay-Argentine, le 14 octobre. Arrivé avec un représentant de la Fédération argentine de football et ses gardes du corps, Diego Maradona a été entendu pendant 40 minutes dimanche dernier par la commission de discipline de la FIFA qui a décidé de la suspendre de toute activité dans le football pendant deux mois. La sanction, qui prend effet dimanche, s'achèvera le 15 janvier, a précisé la FIFA. En plein cœur de la tempête, il semble que les responsables de l'instance suprême du football mondial ont d'autres «chats à fouetter» en ce moment. Si tous les problèmes dans le monde tenaient dans la main de Thierry Henry, on comprendrait mieux que nous en parlions autant. Au lieu de s'en tenir à une main, Sepp Blatter ferait mieux de penser à demain. Y. B.