Voilà l'Afrique confrontée encore une fois à un «challenge» sportif car, sur ce continent, chaque compétition prend des proportions qui dépassent de plusieurs «stades» de simples joutes sportives. Des événements censés être voués aux rapprochements des peuples, au dépassement de soi et à la concurrence saine et loyale se transforment en moments de tensions, de suspicions et de craintes. Un climat qui incombe en grande partie au manque de rigueur, d'efficience et de crédibilité des associations sportives et autres confédérations du continent. Aujourd'hui, c'est le coup d'envoi de la 19e édition de la coupe d'Afrique de handball. Un tournoi qui a fait couler beaucoup d'encre. Après les évènements et les tensions qui ont suivi les rencontres de football opposant les équipes algérienne et égyptienne au Caire et à Khartoum, une folie d'ostracisme, de condamnation et de répulsion s'est emparée des autorités égyptiennes en général et de son monde sportif en particulier, allant jusqu'à se désister de l'organisation du tournoi à quelques mois de l'échéance. Invoquant l'ébullition des esprits et «craignant» des agressions contre les délégations algériennes. Une véritable cacophonie s'en est suivie. Trois pays étaient désignés par la Confédération africaine de handball pour reprendre le flambeau : le Maroc, la Tunisie et l'Algérie. Les deux premiers retirés de la liste, il restait donc l'Algérie. Alors, la Cahb menace l'Egypte de sanctions, et cette dernière revient sur sa décision. Résultat : le tournoi aura bien lieu au Caire. Reste un problème : les Algériens pourront-ils évoluer dans un climat digne des compétitions sportives ? La Cahb rassure les Fennecs (qui participent avec une formation masculine et une autre féminine) que toutes les dispositions sont prises pour assurer leur sécurité, car, dans ce cas, il s'agit bien de sécurité physique et non plus de conditions favorables pour un sportif. Un son de cloche déjà entendu et qui a montré ses limites il y a de cela quelques mois. Après le caillassage du bus de l'équipe nationale de football au Caire, deux jours avant la rencontre du 14 novembre, la très puissante Fifa avait exigé des «autorités égyptiennes» des garanties «écrites» pour assurer la sécurité des Algériens. Chose faite. Pourtant, après la rencontre le bus a encore été caillassé et les supporters algériens ont été pour le moins malmenés. Alors, peut-on encore faire confiance à de telles promesses, d'autant que la Cahb n'a pas le poids de la Fifa. Cette dernière n'a d'ailleurs toujours pas livré ses conclusions sur les événements de novembre. S. A.