Les travailleurs de l'entreprise publique économique d'approvisionnement et de distribution des produits textiles (Enaditex) se sont rassemblés hier devant le siège de leur société, sis à la place du 1er Mai. Ces derniers se sont indignés de la décision prise lors d'une assemblée générale extraordinaire relative à la dissolution pure et simple de leur entreprise. «Nous avons été surpris d'apprendre, et en dehors de tout canal officiel, que l'AGEX de notre entreprise a eu lieu et que la décision de la dissolution de l'entreprise a été prise», nous a indiqué le représentant du syndicat. Pour la même source, les travailleurs ont été «surpris», compte tenu que «la décision s'est faite au mépris de toutes les lois de la République algérienne et notamment la loi portant code de commerce et règlements instituant le dialogue avec les partenaires sociaux : la tripartite». Selon les syndicalistes, la dissolution ne s'est pas faite conformément aux dispositions contenues dans le code de commerce, notamment son article 715 bis 20 (1) qui exige que toute décision de dissolution d'une entreprise doit être prise dans une assemblée générale extraordinaire, ce qui n'est pas le cas pour l'Enaditex. Refusant le fait accompli, les travailleurs sortent dans la rue pour protester haut et fort contre cette mesure. «Deux sit-in ont été tenus à Alger ces deux derniers jours», souligne l'un des membres du syndicat d'entreprise. «Et ce n'est qu'un début», prévient-il. Les plaignants reprochent aux pouvoirs publics de ne pas respecter l'accord collectif signé le 30 mars 2008 avec le SGP. Ce dernier s'inscrit dans le processus de cessation d'activité de l'entreprise arrêté par le propriétaire et fondé, au plan réglementaire, sur la convention collective de la branche textile et cuir. Se référant à l'article 01 dudit accord qui stipule que «le présent accord a pour objet de définir les conditions relatives à l'indemnisation de l'ensemble des travailleurs», les syndicalistes de l'Enaditex affirment que 400 salariés ont été licenciés et que 400 autres employés ont été forcés de prendre leur retraite anticipée. Par ailleurs, les plaignants ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'au règlement définitif de leur situation sociale. S. B.