à la 20e édition de la Foire de la production algérienne, point de stand de l'Enaditex. Et pour cause, la dissolution de cette entreprise publique chargée de l'approvisionnement et de la distribution des produits textiles issus des ateliers des 40 unités de production dont les célèbres chemises de l'unité de Jijel, les draps de lit de Laghouat, la toile gabardine de Sebdou, les couvertures de Bab Ezzouar, etc. Et ces produits étaient très prisés par les nationaux. La décision de dissolution de l'Enaditex a été prise lors d'une assemblée générale extraordinaire de l'entreprise qui s'est tenue à la fin du mois de novembre dernier dans les bureaux de la SGP IM et Texaco, à Alger. Cette dissolution a eu comme conséquence directe de mettre à l'arrêt de travail 400 pères de famille, sans salaires depuis trois mois et, plus grave encore, de mettre devant le fait accompli 40 unités de production. Lesquelles ont été réduites à chercher preneur pour les produits de leurs ateliers. «Devant ce défaut de commande, les unités ont réduit considérablement leur capacité de production quand ce n'est pas pour quelques-unes l'arrêt total des chaînes de confection et mettant ainsi au chômage technique des dizaines de travailleurs», nous a expliqué un syndicaliste de l'Enaditex rencontré hier devant la SGP IM venu encadrer un sit-in des travailleurs de cette entreprise publique. Il est utile de rappeler qu'ils n'en sont pas à leur premier sit-in depuis l'annonce de la dissolution de leur entreprise. Le premier a été tenu sur l'esplanade de l'UGTA au début du mois de décembre et tous les travailleurs s'étaient rassemblés pour manifester leur mécontentement. Un deuxième sera organisé devant le siège de la SGP IM et, enfin, un troisième, hier, sur les mêmes lieux. Un autre cadre syndical nous affirmera que des unités sont capables de relancer à plein régime leurs outils de production «à condition que la distribution soit assurée. En d'autres termes, que le service distribution soit comme avant. Cela peut se faire car nos produits sont demandés. Ils ont acquis la confiance des consommateurs locaux qui ont, à plusieurs reprises, été déçus par les produits importés d'Asie, certes moins chers, mais dont la qualité reste à prouver. Pour preuve, les couvertures, les chemises, les draps de lit que nous produisons ont fait leurs preuves au point qu'ils sont toujours demandés, mais, faute d'un réseau de distribution, les clients doivent se rendre à la source, c'est-à-dire à l'unité, pour pouvoir acquérir ce qu'ils cherchent». «Après une très longue expérience, nous sommes prêts à relever le défi et à redonner vie à nos unités. Le vœu des quelque 400 travailleurs ayant perdu leur emploi, c'est de pouvoir relancer l'entreprise. Un vœu qui risque d'être pieux», lancera avec dépit notre interlocuteur.