Environ trois cents travailleurs égyptiens émargeant à une société opérant dans la pétrochimie dans la zone d'Arzew ont quitté l'Algérie et ils n'y reviendront pas. C'est une information fournie hier par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Ces expatriés se feront remplacer par des Algériens, a-t-il ajouté. Le ministre est revenu également sur le dernier accord conclu entre Sonatrach et deux entreprises publiques égyptiennes exerçant dans le secteur de l'énergie. L'accord a donné naissance à une société mixte appelée à engager des projets en matière d'exploration pétrolière et gazière en Algérie et en Egypte. Cette entité, si elle arrive à faire des découvertes, mettra en route une vingtaine de millions de dollars d'investissements, a annoncé Chakib Khelil. Il a, par ailleurs, estimé que l'Egypte demeure un important client de l'Algérie, expliquant que ce pays permet de dégager des débouchés, notamment pour le GPL, un carburant que l'Algérie produit en quantité suffisante pour couvrir les besoins du marché national et en exporter. L'Algérie vend à l'Egypte de l'essence, entre autres, et y achète du gasoil. Parce qu'elle ne dispose pas de capacités de raffinage importantes, l'Algérie importe pour trois cents millions de dollars en gasoil chaque année. Ce volume est appelé à augmenter si les installations de raffinage en cours de réalisation ne sont pas réceptionnées à temps. Aujourd'hui, des entreprises égyptiennes disposent de points de chute en Algérie, dans le pétrole et le gaz. Inversement, Sonatrach est présente en Egypte. La compagnie nationale des hydrocarbures a déjà monté un projet de partenariat avec le groupe norvégien Statoil pour travailler à l'exploration pétrolière sur un bloc situé dans l'offshore égyptien. C'est un bloc jugé intéressant ; il s'étend sur une superficie de 8 368 km2 sous une tranche d'eau allant de 1 000 à 3 000 mètres. Le consortium Sonatrach-Statoil s'est engagé, au terme d'un contrat signé en 2006, à réaliser un forage et un programme sismique sur une période de quatre ans. La Sonatrach confirme ainsi sa stratégie visant à renforcer sa position et son rôle en tant qu'acteur régional en Afrique. La compagnie nationale est fortement implantée dans le continent noir. Outre l'Egypte, Sonatrach est sur des projets en Tunisie, en Libye, en Mauritanie, au Niger, au Mali… Son objectif est de développer davantage ses activités à l'international, de faire en sorte que son chiffre d'affaires en tire bénéfice. En dehors de l'Afrique, la compagnie nationale des hydrocarbures est partie prenante dans un grand projet au Pérou. Elle est présente également en Europe. Y. S.