Synthèse de Sihem Ammour La direction de la culture de la wilaya de Médéa va lancer prochainement plusieurs travaux de restauration qui cibleront quatre sites historiques de différentes époques dans le cadre d'un programme de protection et de préservation du patrimoine archéologique local. Les sites concernés sont deux sites datant de l'époque romaine, en l'occurrence l'ancienne cité Usinasis et l'aqueduc romain de la ville de Médéa, la nécropole païenne de M'fatha et la Mosquée hanafite, construite au 16e siècle. L'ancienne cité Usinasis a été fondée vers l'an 205 avant J. C. par Septimus Severus, dans l'actuelle commune de Saneg, à l'est de la ville de Ksar El Boukhari. La forme de l'enceinte du site de Saneg est celle d'un rectangle irrégulier de 300 m de longueur sur 200 m de largeur, elle est formée d'un mur de deux mètres d'épaisseur bâti en pierres non taillées. On y trouve des pierres taillées en grand nombre. Quelques colonnes, auges, rainures de portes, meules coniques, fragments de poterie, un couvercle de sarcophage sur les ruines mêmes et, près de la rivière subsistent les murs détruits. L'origine de l'aqueduc romain de la ville de Médéa remonte à la fondation de cette dernière, du temps où elle s'appelait «Lembdia». Il s'agit en fait de sept canaux qui alimentent le centre et l'ouest de la ville. Ils alimentaient autrefois le quartier romain et ont bénéficié de fortifications pour la surveillance. Quant à la nécropole païenne de M'fatha, elle date du 1er siècle avant l'ère chrétienne. Elle a été découverte de manière fortuite en 1986 par des paysans de la région. Les archéoloques avaient découvert dans ses sarcophages des bijoux et autres objets funéraires, qui témoignent que la région était habitée par une population organisée. Baptisée également la «mosquée verte» par les Ottomans, la Mosquée hanafite de Médéa a été construite en 1583 par le bey Mourad qui réalisa, quelque temps après, une réplique à Constantine. Transformée vers 1840 en église, la mosquée fut restituée aux populations autochtones, en 1883, et retrouve à nouveau sa vocation de lieu de culte musulman. Avec son style architectural ottoman, la «mosquée verte» est constituée de minarets en forme cylindrique, correspondant au type oriental qui distingue la conception architecturale turque. La mosquée a bénéficié, en outre, de travaux d'extension qui ont permis de porter sa capacité de 900 à 1 300 places. Le programme de réhabilitation, lancé en 2004, à touché, à ce jour, sept vestiges historiques menacés de disparition, rappelle la même source citant, à ce sujet, les ruines d'Achir, ancienne capitale du Titteri, celles de Rapidum dans la localité de Djouab, le refuge de Fathma N'soumeur, à El Aïssaouia, le mausolée de Sidi Sahraoui, le minaret de Djamaa Lahmar, la maison d'été de l'Emir Abdelkader et le fortin de Msallah, situés tous les quatre dans la ville de Médéa. Avec ces nouveaux projets de restauration, qui seront bientôt lancés, la direction de la culture de Médéa œuvre ainsi à contribuer à la promotion et à la protection séculaire de la région riche d'une histoire millénaire témoin de la richesse du patrimoine de la région.