L'UAFA peine à élaborer une programmation régulière pour ses tournois. Devant la mainmise de la FIFA sur l'univers du football, l'Union arabe de football associations n'arrive toujours pas à imposer ses marques sur la discipline, même au niveau régional. Forte, pourtant, de 22 fédérations locales (tous les pays de la Ligue arabe sauf la Somalie), elle n'est pas pour autant affiliée à l'instance internationale. La FIFA n'englobe que les confédérations continentales (l'AFC en Asie, la CAF en Afrique, la CONCACAF en Amérique du Nord, en Amérique centrale et aux Caraïbes, la CONMEBOL en Amérique du Sud, l'UEFA en Europe et l'OFC en Océanie). L'UAFA étant une union basée sur des considérations raciales n'en fait donc pas partie. Par là, et devant la primauté (de facto) des compétitions organisées sous l'égide de la Fifa, de la CAF et de l'AFC affiliées à la première, l'UAFA n'arrive pas à «imposer» un calendrier «respecté» pour ses compétitions. Depuis sa création en 1974, l'Union arabe de football s'évertue à créer de nouveaux tournois entre clubs et sélections nationales alors que certains sont abandonnés au bout de quelques années et que d'autres souffrent d'irrégularité temporelle. S'agissant des compétitions entre clubs, la Coupe arabe des clubs vainqueurs de Coupe s'est vue annulée au bout de 12 éditions (de 1989 à 2001). L'UAFA a dû la fusionner avec la version de la Coupe arabe des clubs champions qui est devenue la Ligue des champions arabes (ACL) ou la Coupe des confédérations. L'autre championnat à être dilué dans l'ACL est la Supercoupe arabe de football qui n'a connu que 8 éditions. Née en 1982, la Ligue des champions arabe, qui se jouait en deux semaines dans un pays choisi, a connu une réorganisation en 2004 suite à la proposition du directeur général des sports d'Art Network pour être calquée sur la compétition européenne. Cette année (2009), l'épreuve n'a pas eu lieu. Elle est reportée pour 2010. Les raisons invoquées sont la surcharge des calendriers pour les sélections arabes impliquées dans les phases éliminatoires de la Coupe du monde et de la Coupe d'Afrique des nations 2010. Si l'on ajoute à cela la reprise par le bouquet satellitaire Al Jazeera des chaînes sportives d'Art qui détenait les droits de retransmission de ses rencontres… résultat : on ne saura pas quel est le meilleur club arabe pour cette année. Les compétitions comptant pour les sélections nationales, organisées par l'UAFA, ne sont pas mieux loties. Le Championnat arabe des nations, dont la première édition a eu lieu à Beyrouth en 1963 après avoir connu des approximations en termes d'organisation, chaque année, puis à deux ans d'intervalle, ensuite sept et quatre ans, n'a plus eu lieu depuis 2002. Seuls les tournois de football des Jeux panarabes présentent un semblant de régularité dans l'organisation, avec «quelques ratés» tout de même, depuis 1953. Puisque le tournoi footballistique est organisé en parallèle avec d'autres disciplines sportives. Une espèce de jeux Olympiques arabes. Devant cet état de fait, l'UAFA ne baisse pas les bras. Mieux, elle s'évertue à inventer de nouvelles compétitions à dimensions multiples. La position géographique des fédérations membres de l'UAFA, à cheval entre les continents africain et asiatique, les contraint réellement à jouer sur différents plans et sous l'égide de diverses confédérations de football. Ce qui complique davantage les calculs de l'Union arabe. Les fédérations membres de celle-ci se rencontrent dans des épreuves entrelacées, croisées et enchevêtrées sans pouvoir garantir la pérennité et la stabilité d'aucune. Or, les calendriers de la Fifa sont prédéfinis. L'instance internationale peut se targuer d'avoir une programmation d'une régularité digne des horloges suisses grâce à laquelle les prévisions et les arrangements sont possibles, des années à l'avance. Mais ces rendez-vous sont trop nombreux et rapprochés ne laissant que peu d'espaces temps pour des compétitions «annexes». C'est dire toute les difficultés qu'a l'UAFA pour imposer ses ambitions dans le monde arabe. Cela dit, devant le nombre toujours en croissance des compétitions FIFA et de leur régularité, l'Union arabe de football doit faire un effort d'organisation. C'est une question de logique et de calcul à géométrie variable. Faire en sorte de cibler les clubs et les sélections qui ne risquent pas de se voir engagés dans trop de challenges en même temps. Et éviter celles qui présentent trop d'ambitions. Etablir un calendrier objectif avec une visibilité à long terme est indispensable pour la survie des compétitions programmées. Par ailleurs, au lieu que l'UAFA s'acharne à créer de nouveaux tournois, seule ou en concertation avec d'autres confédérations régionales, il serait plus judicieux de privilégier la qualité sur la quantité. Une ou deux compétitions «stables», régulières et fortes seraient d'un meilleur impact pour l'union footballistique qu'une dizaine de mini-championnats organisés au gré des circonstances. Pour qu'un événement ait l'impact escompté, il faut qu'il entre dans la tradition locale. La Can est un bon exemple à citer. Créée en 1957, soit un an après la naissance de la CAF, la Coupe d'Afrique des nations ne comptait que quatre participants. Elle ne connaîtra son rythme de croisière que plus de dix ans plus tard (1968) à raison d'une compétition chaque deux ans. Aujourd'hui, elle est devenue la plus grande manifestation sportive continentale. Elle en est à sa 27e édition. Il n'y a qu'à se remémorer le tirage au sort pour la CAN 2010 à Luanda (Angola) pour prendre la mesure de l'évènement. A l'UAFA de prendre exemple. S. A.