La vingt-sixième place des Fennecs dans le classement FIFA ne reflète aucunement la bonne santé du football algérien. Le niveau d'une discipline sportive dans un pays ne se jauge pas seulement par son équipe nationale. Le meilleur baromètre reste sans conteste l'image que donnent les clubs locaux dans les compétitions internationales et l'attrait que représentent les championnats nationaux. La participation régulière et significative des clubs dans les événements sportifs régionaux est le meilleur signe d'évolution. Or, que constate-t-on en Algérie ? D'un côté, la sélection nationale est qualifiée pour la Coupe d'Afrique des nations et la Coupe du monde de football 2010. De l'autre, les clubs algériens brillent par leur incapacité à s'imposer sur les scènes continentale et régionale. Rappelons que la FAF est membre de la FIFA via la CAF, de l'UAFA (Union arabe de football) et de l'UNAF (Union nord-africaine). Autant d'occasions pour faire ses preuves. Près d'une dizaine de joutes sont organisées régulièrement (ou presque), dans lesquelles les clubs algériens ont érigé en règle la notion d'irrégularité. Nos teams font, mis à part quelques surprises, plus dans la présence physique que dans la volonté de gagner les titres. Seule une poignée de clubs réussissent, de temps à autre, à présenter un visage compétitif sans pouvoir garantir une présence et une prestation régulières. Au niveau continental, ce sont principalement les footballs égyptiens et tunisiens qui imposent leur loi en nombre et en qualité de participation. Cette année, seule l'ES Sétif a fait parler d'elle dans les évènements sportifs continentaux. Où sont donc la JSK, le MCA, l'USMA, le MCO et autres qui avaient leur mot à dire dans ces compétitions ? Pour le savoir, il suffit de suivre le Championnat national. Si l'on en a la patience, car cela relève du sacrifice. En dehors des spectacles qu'offrent de temps à autre les supporters sur les gradins, il n'y a rien à voir. A croire que jouer au foot dans les stades algériens est devenu un sacerdoce. Dans nos associations sportives, le jeu de coulisses est plus remuant que celui sur le terrain. Le poste d'entraîneur fait office de fusible qui saute à chaque crise ; les responsables font plus dans la politique que dans la gestion ; les joueurs se préoccupent davantage du pécule que des points à gagner ; la formation des futurs champions est quasi absente… Quand on pense que la FIFA oblige les associations sportives adhérentes à organiser une ligue professionnelle avant 2011 ! La qualification de l'EN au Mondial sud-africain relève de l'exploit et impose une remise en question. Le football n'est, certes, pas une science, mais la gestion d'une discipline sportive a des règles. Il faut fixer des objectifs et se donner les moyens de les atteindre en gardant en tête que la gestion d'un club n'est pas une affaire personnelle. S. A.