Si les compétitions organisées sous l'égide de la Confédération africaine, comme la Coupe de la CAF ou la Ligue africaine des champions, sont pérennes, d'autres, en revanche, connaissent certaines turbulences. A ce propos, on peut citer deux faits. D'un côté, l'Egypte a tenté de donner «un coup» aux compétitions nord-africaines, notamment celles créées récemment, comme les Coupes des clubs champions et des vainqueurs de Coupes, en décidant de se retirer de l'Union nord-africaine de football (UNAF) après la défaite de leur sélection face à l'Algérie le 18 novembre dernier. De l'autre, dans certains cercles, une polémique a éclaté ces derniers temps autour de l'avenir de la Ligue arabe des champions. Depuis le rachat d'ART Sport, financier de la compétition, par Al Jazeera Sport, les uns et les autres se demandent si cette dernière maintiendra cette compétition ou décidera de ne plus la financer. Une question qui intéresse au plus haut point certains clubs ayant pour habitude, depuis quelques années déjà, de miser sur cette compétition, en fait très lucrative, chose somme toute légitime. Il n'est pas sans dire que, si ART avait décidé de financer la Ligue arabe des champions, c'était dans un objectif purement commercial. En organisant une compétition arabe, dont il détient bien évidemment l'exclusivité des droits, il vendrait ses cartes d'abonnement. Aujourd'hui que le groupe est racheté par Al Jazeera, il n'est plus évident que celle-ci soit intéressée par cette donne. Ce bouquet satellitaire qui détient les droits de diffusion de plusieurs compétitions d'envergure (Mondial, CAN, Ligue européenne des champions, championnats espagnol, italien…) n'a certainement plus besoin de financer une Champion's League pour vendre ses cartes. Que se passera-t-il dorénavant ? L'Union arabe de football tentera bien évidemment de la maintenir, mais cela passe inéluctablement par la présence d'un sponsor d'envergure, Al Jazeera Sport ou autres. Il est clair que tous les efforts seront orientés vers cette option. De plus, en l'absence d'une prime de victoire conséquente, il est fort à parier que la majorité des clubs ne seraient plus intéressés. Déjà, même avec des primes conséquentes certaines équipes ne peuvent y prendre part puisqu'elles sont engagées dans d'autres compétitions continentales. C'est pour cela d'ailleurs qu'en organisant la Coupe nord-africaine des vainqueurs de Coupe et celle des clubs champions, les responsables de l'UNAF ont décidé d'organiser un tournoi à trois tours maximum (demi-finales et finale seulement quelquefois). De toute façon, ces événements ont encore une fois démontré que ces compétitions régionales sont, quelque part, «fragiles». D'un côté (comme pour le cas de la Ligue arabe des champions) elles sont prisonnières de la manne financière et, de fait, survivent au gré de la présence de sponsor ou non. De l'autre (cas de l'UNAF), elles font face à des pressions extrasportives liées à l'humeur des uns et des autres. Si la Fédération égyptienne de football s'est retirée de cette structure, c'est parce que les responsables savent bien qu'ils ne risquent rien. Leur objectif était donc de «sanctionner» Mohamed Raouraoua, président de l'UNAF et, par conséquent, de faire «échouer» un projet qui lui est cher, en l'occurrence mettre sur pied des compétitions nord-africaines d'envergure. C'est dire si ces tournois régionaux sont «fragiles» -quoique dans le cas de l'UNAF l'organisation des tournois n'ait pas été touchée- et évoluent au gré du bon vouloir des sponsors et des décideurs de la chose sportive. C'est pour cela, peut-être, qu'en Europe, en dehors des compétitions officielles, Ligue des champions et Europa League, il n'y a que de petits tournois organisés dans certains pays, sans plus. A. A.