De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Après un premier programme relatif à la réhabilitation des zones industrielles et des zones d'activité lancé en 2004 à travers la wilaya de Constantine, un second lifting s'est imposé. En effet, à cause de l'état dégradé de quelques aires que les services techniques ont pu déceler, notamment au niveau de la zone industrielle Ben Hamida Aïssa dans la commune de Didouche Mourad, «une seconde opération au profit de cette zone, retenue dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du programme de réhabilitation des zones industrielles et zone d'activité tranche 2007», apprend-on auprès du chef de bureau de l'investissement, M. Ghedir. S'étalant sur une superficie de plus de 95 hectares, la zone industrielle en question a été mise en service le 5 février 2005. Elle renferme 197 lots. La première enveloppe qui lui été consacrée en 2005-2006 pour la réhabilitation était estimée à 239 MDA. Malheureusement, à peine une année de sa réception provisoire en 2006, et ce, après une année de travaux, ce terrain communal s'est détériorité en raison des intempéries ayant engendré beaucoup de dégâts. La nature a, certes, sa part dans les dégâts, mais il faut admettre, selon des sources crédibles et même officielles, que le suivi technique est pour beaucoup dans la dégradation des lieux. Les travaux ont été bâclés et les finitions aux points sensibles tels que les caniveaux ou les quais n'ont pas été achevées, de l'avis de quelques spécialistes. Dès lors, une autre enveloppe avoisinant les 181 millions de dinars sera nécessaire pour apporter les correctifs nécessaires, notamment en matière d'assainissement (eaux usées, eaux pluviales), voiries et trottoirs, mur de clôture, et l'éclairage public. Les travaux battent leur plein depuis le 15 octobre 2009, avec un délai d'exécution de 6 mois. Le bureau d'études chargé du suivi est domicilié à Mila. La wilaya de Constantine compte également une grande zone industrielle parmi les plus convoitées par les investisseurs. Tarf, implantée dans la commune de Benbadis, est en cours de restauration depuis le 1er mars 2009. Les travaux qui portent sur les AEP, l'assainissement, outre l'implantation d'une antenne de la société de gestion (SGI), devraient être achevés au second trimestre 2010, mentionne la même source au niveau de la direction des mines et de l'investissement. Pour clore le chapitre des zones en pleine réhabilitation, il faut souligner que Palma au chef-lieu aura bénéficié d'une enveloppe de 98 millions DA. Néanmoins, les aires les plus sujettes au rafistolage se situent à Didouche et à Benbadis. Par ailleurs, il a été proposé par la direction des mines et de l'investissement de réhabiliter quelques zones d'activité pratiquement au niveau de toutes les communes avec une option de réhabilitation de la 2e tranche de la zone industrielle Palma à Constantine. Ces propositions n'ont, cependant, pas encore été avalisées, si l'on excepte le dernier cas. Car la nouvelle donne de l'investissement refuse toute réhabilitation sans la présence d'éventuels promoteurs investisseurs. En d'autres termes, on ne débourse pas d'argent si l'on n'a pas les garanties que ce sera à bon escient. Il est hors de question d'investir dans la réhabilitation si l'on n'est pas sûr de le récupérer, et ce, en ayant des manifestations d'intérêts de la part des investisseurs. Or, pour l'heure, ces zones d'activité, pour la plupart, demeurent sans preneurs au motif de leur éloignement, voire de leur isolement. Cette attitude amène à une autre réflexion : pour animer le volet industriel au niveau de la capitale de l'Est, «il faudrait songer à des extensions ou, à plus forte raison, à créer de nouvelles zones d'activité», explique M. Ghedir qui propose au moins 6 nouvelles zones situées dans les communes de Khroub, Aïn Smara, Aïn Abid, Beni H'midène, Benbadis et Ouled Rahmoune et dont la superficie varie entre 5 et 30 hectares. La zone d'activité multiple, sise à la nouvelle ville Ali Mendjeli assez convoitée, serait également dans l'obligation d'une éventuelle extension d'au moins 5 hectares. Mieux, devant le rush incessant vers les trois zones industrielles Palma et Ben H'mida, et face à la saturation, on projette de créer une zone industrielle d'envergure régionale d'une aire de 500 hectares. «Il faut créer de nouvelles zones aptes à intéresser des investisseurs qui, aujourd'hui, selon les statistiques en notre possession, refusent les zones d'activité existantes, sauf exception», dira notre interlocuteur. «Les demandes d'investissement abondent au quotidien, mais en proposant des zones au niveau des communes restées sans grande activité industrielle, l'éventuel promoteur rebrousse chemin», ajoute-t-il pour conforter son propos. «On pourra, cependant, dira-t-il, asseoir une batterie de mesures judiciaires afin d'obliger les détenteurs de terrains à exploiter leur acquis.» «Cela se traduirait par les délais de réalisation et le suivi rigoureux», prône-t-il. A ce propos, une réunion s'est tenue la semaine dernière avec à l'ordre du jour l'assainissement de la situation. Ainsi, les éventuels bénéficiaires de lots de terrains restés inexploités seraient destinataires de mises en demeure. Mais il faut signaler que ces mises en garde ne datent pas d'hier. D'autres ont déjà été envoyées l'année dernière par le chef de l'exécutif qui a sommé les opérateurs occupant inutilement des terrains qui pourraient être exploités par d'autres investisseurs de mettre en branle les projets pour lesquels ils ont obtenu ces lots, sans quoi ils devraient les restituer. Devenant un pôle industriel important dans les productions pharmaceutiques et agroalimentaires, Constantine devrait songer à élargir son espace d'investissement pour intéresser d'autres opérateurs potentiels afin de consolider les activités existantes et en attirer d'autres. Mais réhabilitons d'abord les zones existantes en réaménageant leur environnement pour les rendre plus attractives et opérationnelles avant de songer à en créer de nouvelles.