De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi C'est au cours d'une journée de sensibilisation et de mobilisation que le corps médical s'est réuni hier au niveau du quartier général de la wilaya sis à la cité Daksi pour demander à tous les acteurs de santé de se serrer la ceinture afin d'être prêts en cas de propagation vertigineuse de ce virus. Initiée par la direction de la santé et de la population, en étroite collaboration avec des professeurs émérites opérant au niveau du CHU Benbadis, en plus des médecins des EPSP, UDS, SEMEP, cette rencontre a passé en revue les étapes à suivre pour éviter que l'épidémie ne se propage davantage. «Il n'est plus permis de parler de grippe porcine importée. Le virus est bien là ! 51,8% des cas sont autochtones contre 36,5% seulement générés par l'étranger», a affirmé l'épidémiologiste Kerati dans son exposé sur la situation épidémiologique nationale et internationale du virus H1N1. Pour sa part, le professeur Aberkane, président de cette rencontre, a mis l'accent sur la nécessité d'enclencher une vigilance maximale en renforçant les systèmes existants. Loin d'attendre les communiqués de la tutelle sur la pandémie pour agir, le professeur appelle toute la corporation, y compris les gestionnaires, pour faire preuve d'autonomie. «Organisons-nous localement en nous dotant de la bonne information et communication de toutes les structures sanitaires de la wilaya», devait-il suggérer, tout en insistant sur les mesures préventives sanitaires. La wilaya de Constantine, qui totalise jusqu'à présent 43 cas, dont trois décès, est placée sous veille sanitaire maximale. Selon le même intervenant, «la grippe porcine a remplacé la grippe saisonnière et 99% des cas sont désormais pris comme étant contractés par le H1N1», une alerte qui pousse les spécialistes locaux à suggérer la prise en charge effective dès l'apparition des premiers symptômes cliniques. Cela amène à l'application de la circulaire du ministère qui stipule la vaccination des sujets ciblés sans attendre la confirmation des résultats de l'Institut Pasteur d'Alger retenu par l'OMS. Une directive qui ne semble pas pour l'heure trouver cohésion si l'on tient compte de l'intervention d'un médecin exerçant dans une polyclinique et qui a soulevé la problématique de l'indisponibilité de ce traitement au niveau des officines. «Face à cette menace, qui se traduit par un pourcentage effarant de 99%, doit t-on d'emblée prescrire aux malades le Tamiflu ?», s'interrogera-t-il. Ce dernier conseillera le transfert des malades concernés vers les centres de référence. Ce qui veut dire que le médicament ne sera pas prescrit directement aux sujets ciblés. Du moins, le directeur de la santé confirme des quantités suffisantes de cette molécule et sa disponibilité dans des établissements de santé de proximité, sans pour autant s'étaler sur l'indisponibilité du produit dans les pharmacies. Les travaux se sont poursuivis par un débat qui a porté notamment sur les effets secondaires du vaccin et du Tamiflu. Unanimes, les spécialistes répondaient clairement et simplement : «Chaque thérapie détient son taux d'effets secondaires ou de contre-indications.»