Photo : Riad Par Youcef Salami L'accord, dit stratégique, sur l'énergie, qui devrait lier l'Algérie à l'Union européenne, semble se heurter à des difficultés. L'UE veut à travers cet accord un approvisionnement fiable en gaz algérien, l'Algérie une libre circulation des personnes. L'Algérie doit en tirer partie : ce qui est «important» pour nous, ce n'est pas tellement de vendre du gaz mais d'obtenir par exemple «le libre passage des personnes entre l'Algérie et l'UE», a souligné hier le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Plusieurs réunions entre responsables européens et algériens ont eu lieu ces dernières années en vue de boucler les négociations relatives à cet accord. Sans succès. La partie algérienne veut que cet accord, une fois finalisé et adopté, soit applicable dans tous les pays de lUE : c'est un préalable que les Vingt-sept rejettent. Un tel accord serait de nature à rendre plus propices les conditions dans lesquelles investissent aujourd'hui Sonatrach et Sonelgaz dans l'espace UE. Ces deux sociétés éprouvent toutes les peines du monde à y monter des projets, notamment en Espagne, un pays où le marché énergétique semble hermétique, peu ouvert à la concurrence. En tout cas, les deux sociétés algériennes ne sont pas les seules à rencontrer des obstacles sur ce marché : les entreprises russes, par exemple, sont dans la même situation. Chakib Khelil a par ailleurs parlé de la taxe sur l'énergie que les pays consommateurs souhaitent imposer aux pays pétroliers et gaziers à la faveur du sommet de Copenhague. Selon lui, cette taxe n'est ni dans l'intérêt des pays producteurs ni dans celui des pays en voie de développement car ces derniers se verront obligés de payer cher le pétrole et le gaz qu'ils vont acheter si jamais une telle taxe est acceptée. Le ministre a affirmé que les pays membres de l'OPEP et des pays non-OPEP ont tenu des réunions autour de cette question pour affirmer leur opposition à cette imposition. Il y a un «consensus très clair» au sein des pays pétroliers pour rejeter cette taxe discriminatoire, a-t-il dit. Chakib Khelil a rappelé ce que coûterait cette taxe aux pays producteurs si elle venait à être décidée : 3 000 milliards de dollars d'ici à 2050 en termes de manque à gagner en revenus à l'exportation. Dans son intervention, le ministre de l'Energie et des Mines a évoqué également les énergies renouvelables et la volonté de l'Etat de les promouvoir, rappelant que son département s'apprête à soumettre au gouvernement un programme de développement de ces énergies.