Selon les dernières statistiques de l'Institut algérien de la normalisation (Ianor), le nombre d'entreprises ayant obtenu la certification ISO 9001 entre 2000 et 2008 a atteint 450 sur un total estimé à près de 4 000 en activité sur le territoire national. Est-ce que cela veut dire que les patrons d'entreprises se désintéressent de la certification ou n'affichent pas un réel engouement à vouloir certifier leurs productions ou services ? Selon M. Mohamed Chaïb Aïssaoui, directeur général de l'Ianor, qui se prononçait sur ce constat en marge de la célébration de la Journée nationale de la normalisation, qui a eu lieu mardi dernier, ce manque d'engouement serait dû au fait que la certification est volontaire et coûteuse et, par voie de conséquence, «très peu d'entreprises et très peu de produits sont certifiés aux normes algériennes, en dépit de la loi cadre 04-04 qui stipule que tout produit destiné à la vente doit être certifié», a-t-il soutenu. Et d'ajouter dans ce sens que les pouvoirs publics ont déjà renforcé le cadre juridique inhérent à la normalisation, l'accréditation et la métrologie. C'est pourquoi M. Aïssaoui estime que c'est aux entreprises de manifester leur intérêt en matière de certification. Elles vont le faire, pense le patron de l'Ianor, du moins celles qui veulent rester compétitives. Il s'attend même qu'avec le temps, beaucoup d'entreprises intègrent la démarche ISO 9001 dans le but de rester compétitives, «le contraire serait synonyme de disparition», a-t-il affirmé. Dans ce même ordre d'idées, il est utile de signaler que toute entreprise non certifiée s'expose à un changement d'activité ou à une disparition certaine en raison du jeu de la concurrence suite à l'ouverture du marché sur les produits d'importation. C'est pourquoi «la certification deviendra un label de marketing qui permettra à toute entreprise de faire valoir son produit par rapport à ses concurrents», a expliqué M. Aïssaoui. Mais est-ce suffisant pour convaincre les entreprises encore dans l'attente d'une certification ? Elles sont tenues de le faire car la loi sur la normalisation, dans son article 22, annonce la certification obligatoire sur un grand ensemble de produits. Selon notre interlocuteur, un délai est accordé aux entreprises pour qu'elles puissent entreprendre la démarche «mais, passé ce délai, soit il est accordé un temps supplémentaire (des produits demandent plus de temps de certification que d'autres), soit une décision d'interdiction de commercialisation est introduite». Pour ce faire, les pouvoirs publics ont, dernièrement, décidé d'accélérer la cadence de réalisation du Laboratoire national de métrologie et la création de 15 antennes à travers l'Algérie. Il est prévu également trois autres projets de laboratoires spécialisés en qualité et normalisation, respectivement à Sidi Abdallah (Alger), à Constantine et à Ouargla. Il est à rappeler également que trois décrets ont été modifiés pour accorder plus d'efficacité aux organismes de normalisation. Toujours dans cette même perspective de vulgarisation de la normalisation au sein des entreprises, l'Ianor va mettre en œuvre une nouvelle stratégie dont l'application se fera de manière progressive entre 2009 et 2014 dans le but de répondre au mieux aux besoins normatifs des opérateurs socio-économiques nationaux. Z. A.