C'est ce qu'a annoncé hier le directeur général de l'Institut algérien de la normalisation (IANOR), Mohamed Chaïeb Aïssaoui, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel Hilton à Alger. Intervenant lors de la célébration de la Journée mondiale de la normalisation M. Aïssaoui notera en substance qu'“il y a une politique de mise à niveau des cimenteries algériennes d'Annaba à Ghazaouet initiée par le ministère de l'Environnement et le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements”. Aussi, tout en expliquant que ces cimenteries “ont toutes changé leur filtre par un autre pour réduire la pollution de l'environnement”, M. Aïssaoui a indiqué qu'il “y a un programme d'encouragement et de suivi de ces entreprises sur le terrain”. Interrogé sur le nombre des entreprises nationales se conformant aux normes internationales, l'intervenant dénombrera près d'un millier d'entreprises algériennes sur l'ensemble du tissu industriel national. “La certification des entreprises algériennes pour la qualité de leur gestion a trait à tous les systèmes de management confondus”, explique-t-il. Il précisera que l'environnement de l'entreprise change, ce qui implique que les entreprises elles-mêmes seront appelées à changer également et à se conformer aux normes surtout si elles veulent se développer à l'international. Le représentant du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Belkacemi présent à la rencontre indiquera que l'Etat veut accompagner financièrement parlant les entreprises désireuses de se conformer aux normes internationales : “L'Etat a revu à la hausse son aide financière à la certification en la portant de 50 à 80% de la rémunération exigée par les organisations internationales de normalisation, le reste étant pris en charge par l'entreprise candidate à la certification”, dira l'intervenant tout en notant que “cette aide étatique est accordée, selon des critères dépendant essentiellement de la taille et du secteur dont relève l'entreprise”. Le représentant du ministère de l'Industrie donnera le chiffre de 457 sociétés qui ont bénéficié de la contribution financière de l'Etat pour obtenir la certification. Sollicité pour de plus amples précisions sur les 1 000 entreprises nationales certifiées, M. Aïssaoui indiquera que la certification de ces sociétés pour la qualité de leur gestion a été effectuée par des organismes internationaux, établis en Algérie. Sur cette question, il annoncera que l'institut IANOR, actuellement membre des différentes organisations internationales de normalisation comme ISO, deviendra dès le 1er trimestre 2010 le premier organisme algérien de certification. Il faut savoir que l'IANOR a amélioré durant l'année en cours sa position au classement des comités membres de l'ISO en passant de la 104e place au Top 50. Tout en soulignant que l'IANOR, dont la mission est d'élaborer et de publier les normes, M. Aïssaoui a indiqué que cette dernière a élaboré 22 normes algériennes et il est question d'élaborer une dizaine d'autres normes. Concernant le thème de la certification en général, il a été souligné, lors de cette rencontre, l'importance des normes et de l'évaluation de la conformité en matière de facilitation des échanges commerciaux, le respect de l'environnement étant devenu une exigence pour accéder au marché international. C'est ainsi que les trois plus grandes organisations mondiales de normalisation (ISO, CEI et UIT) ont choisi cette année de célébrer la Journée mondiale de normalisation sous le thème “Agir sur le changement climatique par les normes”. M. Aïssaoui a indiqué à ce propos, que ces organisations offrent un système de normalisation dont la production des normes aborde tous les aspects de la lutte contre le changement climatique. L'ISO, à elle seule, compte plus de 500 normes internationales directement liées aux thématiques environnementales dont “beaucoup peuvent aider à réduire les impacts environnementaux”, a-t-il noté. Parmi les normes ISO directement liées au changement climatique, il a cité ISO 14067, en cours d‘élaboration, qui traite de la mesure de l'empreinte carbone des produits. Cette norme viendra compléter les normes ISO 14064 et ISO 14065 déjà publiées, permettant de mesurer les émissions de gaz à effet de serre. “Nous nous sommes engagés pour que l'Algérie joue son rôle dans cette lutte contre les changements climatiques à travers les normes car ça nous donne un référentiel”, dira M. Aïssaoui avant de noter : “nous sommes partie prenante de l'élaboration des normes internationales.” Interrogé sur les raisons d'une campagne contre les changements climatiques alors que le degré d'émission par l'Algérie des gaz à effet de serre est insignifiant, M. Aïssaoui dira : “nous sommes tous pollueurs à un certain degré.”