C ette année, le public algérien s'est avéré être chanceux car, au-delà du 2e Festival culturel panafricain, il a eu droit à un flux de grands artistes. En effet, 2009 est sans doute l'année où l'Algérie a décidé de sortir de son coma artistique quasi permanent avec non seulement la complicité du ministère mais aussi les initiatives de certains établissements, souvent inactifs. Qu'ils soient natifs d'Algérie ou de l'autre rive de la Méditerranée, des artistes de renommée internationale ont élu domicile à Alger le temps d'un concert remarquable, à l'image de la diva des Aurès, Houria Aïchi. Invitée par le CCF, celle-ci a fait vibrer la salle Ibn Zeydoun, accompagnée d'un groupe de musiciens alsaciens répondant au nom de Hijaz Car. Un moment de bonheur inouï, témoin de la fusion entre la musique chaouie et le jazz oriental. Aussi, les remarquables virtuoses du luth, les frères Jubran, fidèles accompagnateurs de l'illustre poète Mahmoud Darwich, Wissam, Adnane et Samir n'ont laissé personne indifférent à leur remarquable spectacle intitulé «A l'ombre des mots» présenté en exclusivité à la salle Ibn Zeydoun sur l'initiative de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel. Face à un public fasciné, le trio à dévoilé tout son savoir-faire et ses plus belles compositions à l'image de Masar, Sama Sounounou et Chajan. Autre moment fort de l'année, signé cette fois par le commissariat du Festival Dimajazz, qui a accueilli Trilok Gurtu, une légende de la percussion. Mais aussi Bernard Allison Band, un géant de la guitare. En somme, l'Algérie a marqué des points en s'inscrivant sur la liste des destinations des stars. A l'image de Dimajazz, un autre festival est en passe d'être pérennisé et n'est autre qu'Alger Jazz Meeting qui en est à sa deuxième édition. Malgré son état embryonnaire il a su quand même attirer de grandes têtes d'affiche. Comme quoi, ce n'est pas les idées qui manquent aux jeunes mais c'est plutôt les moyens. Mais, une fois que le message est passé, espérons que ce rythme tiendra bon le plus longtemps possible. W. S.
