Elu pour la première fois à la tête de l'Etat algérien, le 9 avril 1999, Abdelaziz Bouteflika, 72 ans, a été reconduit dix ans plus tard, le 9 avril 2009, pour un troisième quinquennat avec 90,23% des suffrages exprimés et un taux de participation de 74,56%, selon les résultats avalisés par le Conseil constitutionnel. Egalement en lice pour cette présidentielle, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, arrivée en deuxième position avec 4,50% des suffrages ; suivie de Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA) avec 2,04% ; de Djahid Younsi, président d'El Islah avec 2,04%, de Mohamed Saïd, président du Parti de la Justice et liberté (PJL) crédité de 0,92%, et, enfin, de Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54 avec 0,86%. Plus que le nombre de voix exprimées, le véritable enjeu de cette élection résidait dans le taux de participation. Dans certaines wilayas, traditionnellement moins présentes lors des rendez-vous électoraux, ce taux a été plus qu'appréciable. Absents de cette course pour la présidentielle, le RCD de Saïd Saadi et le FFS de Hocine Aït Ahmed, les principaux partis d'opposition ayant opté pour le boycott. Ces derniers estimaient que cette élection, comme les deux précédentes, n'avaient aucun enjeu dès lors que le président sortant était assuré de sa victoire. D'autant que ce dernier avait bénéficié du soutien des partis majoritaires de l'Alliance présidentielle que sont le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Ceux qui se sont opposés à cette réélection ont reproché au chef de l'Etat d'avoir «trituré» la Constitution, de façon à lui permettre de briguer un troisième mandat, l'ancienne mouture du texte fondamental limitant le mandat d'un président algérien à deux seulement. L'amendement de l'article 74 a été entériné par le Parlement le 12 novembre 2008. A la suite de cette réélection, le gouvernement d'Ahmed Ouyahia a été reconduit dans sa quasi-totalité. M. C.