C'est ce matin, au palais des Nations (Alger), que le chef de l'Etat prêtera serment à l'occasion de son investiture à la tête de la magistrature suprême et ce, à la suite de sa réélection lors du scrutin du 9 avril dernier. Cette cérémonie est ouverte à un large panel d'invités dont les représentants des médias, alors que d'habitude l'assistance se limitait, comme le stipule la Constitution, aux membres du Conseil constitutionnel et du gouvernement. Cette exception est justifiée par le discours que devra prononcer Abdelaziz Bouteflika, confortablement reconduit pour poursuivre la gestion des affaires de l'Etat. Il s'agira de sa seconde sortie médiatique après la déclaration faite au lendemain de sa large victoire et à travers laquelle il avait notamment tenu à remercier tous ceux qui lui ont permis d'accéder à un troisième mandat. En premier lieu, les électeurs qui lui ont réitéré leur confiance et ce, avec plus de 90% des suffrages exprimés, selon les résultats officiels. C'est donc un discours au peuple particulièrement attendu du chef de l'Etat dans la mesure où il ne manquera vraisemblablement pas d'esquisser les grandes lignes de son prochain quinquennat. Bouteflika est, en effet, attendu sur les grands dossiers qu'il a entamés durant ses deux précédents mandats. En premier lieu, les projets de développement économique et social avec ce que cela suppose comme chantiers inhérents à l'habitat, à la création d'emplois, au développement du Sud, à la poursuite des réformes engagées dans les secteurs financier et bancaire, judicaire… Le chef de l'Etat pourrait, par ailleurs, évoquer le dossier de la réconciliation nationale, un des thèmes qui ont recueilli le plus d'attention lors de sa campagne électorale durant laquelle il avait abordé l'éventualité d'une amnistie générale. Celle-ci ne pourrait néanmoins, avait-il conditionné, s'effectuer qu'après la reddition de tous les terroristes encore en activité. Ceux qui choisiront de poursuivre leurs actions, avait-il ajouté, seront combattus sans merci. Le projet d'amnistie générale ne devrait surtout pas aboutir sans une consultation populaire, comme cela avait été le cas de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Autre sujet sur lequel le président de la République n'avait également pas écarté l'option d'un référendum populaire : celui de la révision de la Constitution. Après les amendements introduits en novembre dernier, dont celui qui lui a permis de briguer un troisième mandat, le texte fondamental du pays est appelé à connaître d'autres réajustements autrement plus en profondeur, comme l'avait évoqué le chef de l'Etat lors de l'annonce de sa candidature, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. M. C.