Le 28 octobre 1989, Kateb Yacine, l'éternel rebelle, amoureux impétueux de sa patrie, l'Algérie, père de Nedjma, qui le porta au firmament, fait ses adieux à la vie après une existence consacrée à donner à la culture algérienne son souffle militant et en consacrant toute son énergie à la défense des justes causes. Caractérisé par «son style fougueux, son caractère entier et son humanisme débordant». 20 ans après, en Algérie et à l'étranger, on ravive la flamme de la mémoire pour célébrer cet intellectuel intemporel qui a su briser toutes les chaînes, même celles de la littérature. L'année 2009 sera ponctuée par de nombreux hommages rendus à l'œuvre monumentale de celui qui marqua des générations par son talent d'écrivain, de poète, de dramaturge et de journaliste. Associations culturelles, institutions étatiques, toutes se sont unies pour honorer, interpeller et surtout transmettre son précieux héritage. Ainsi, à Guelma, un colloque international a été consacré à sa vie et à son œuvre avec l'intervention d'éminents spécialistes et compagnons de route. A Alger, Ziani Cherif Ayad, directeur du Gosto Théâtre, organise en partenariat avec le palais de la culture Moufdi Zakaria et l'OREF Les rencontres Kateb Yacine 2009, avec au menu des représentations théâtrales, des tables rondes, des ateliers et des projections de documentaires sur Kateb Yacine. Pour célébrer l'auteur du Polygone étoilé, l'Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) a également organisé sous le slogan «Cinq escales pour une étoile», une pléiade d'activités à Annaba, Souk Ahras, Constantine, Sétif et Alger. Amazigh Kateb participe à cette manifestation en chantant, notamment, deux textes de son célèbre père : Bonjour et l'Africain. En France, Les Lettres françaises de novembre ont consacré un dossier à Kateb Yacine et une soirée hommage a été organisée récemment à l'Institut du Monde arabe où Benamar Mediène a déclaré : «Aux yeux de Kateb, amour, progrès et liberté ne sauraient connaître d'achèvement.» S. A.