De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Quelles que soient les dispositions que l'on peut prendre pour protéger notre santé et celle de notre entourage, il se trouve que, parfois, l'on éprouve d'énormes difficultés à consulter un médecin ou se faire soigner lorsqu'il s'agit d'un malaise survenu la nuit. Aujourd'hui personne ne peut nier ce fait d'autant que les citoyens ne cessent de signaler des carences au niveau des services d'urgences mé dicochirurgicales. De nombreuses personnes ont perdu des proches à cause d'un manque de matériel, de savoir-faire ou encore d' un déficit criant en praticiens spécialistes. C'est pour ces raisons que, parfois, des médecins sont cités à comparaître devant les tribunaux pour faute médicale ayant engendré la mort d'un individu ou non-assistance à personne en danger. Si ces derniers temps, à Aïn Defla, on parle beaucoup plus de l'absence d'une bonne et efficace couverture médicale, c'est parce que des défaillances sont constatées par une grande partie de la population qui, à titre d'exemple, dénonce à maintes reprises le manque de gynécologues depuis le départ de la mission chinoise et d'autres médecins spécialistes pouvant prendre en charge certains types de maladies. Il faut noter que, quelquefois, on entend parler de la disponibilité de ces spécialistes mais leur nombre est souvent en deçà d'une prise en charge efficace de la population de cette wilaya. Certes, des efforts ont été faits dans ce sens par les services de santé mais cela reste insuffisant devant la démographie sans cesse croissante de la population de la wilaya, laquelle est connue pour sa population éparse. Ce qui veut dire que la répartition des structures sanitaires doit répondre également à la disponibilité du personnel médical, chose qui ne peut être mise en œuvre vu le manque enregistré dans certaines spécialités. Cette situation cause des difficultés importantes pour les habitants des zones éloignées lors des transferts de personnes malades vers les UMC des hôpitaux. Les polycliniques assurent, quant à elles, la permanence pour des consultations de médecine générale et de stomatologie, malheureusement, les chirurgiens-dentistes ne peuvent, dans certains cas, assurer efficacement la mission d'un service d'urgence souvent plus performante dans les hôpitaux. Au niveau de l'hôpital de la ville de Aïn Defla, de nombreuses personnes sont souvent aperçues de nuit près de l'entrée des urgences, un service qui manque de personnel et de moyens puisqu'il faut prendre son mal en patience pour se faire ausculter, ce qui signifie que le caractère d'urgence ne s'adapte pas à ces services. Le personnel médical éprouve, quant à lui, des difficultés pour effectuer sa mission vu le rush qu'enregistre ce service à certaines périodes de la journée, notamment de nuit. Certains observateurs disent qu'il faut augmenter le nombre d'effectifs dans un service d'UMC pour assurer une certaine efficacité dans la prise en charge des patients, d'autant que, dans ce cas de figure, il est essentiel d'agir rapidement pour sauver des vies. Si un service des urgences «fonctionne» seulement avec deux médecins, c'est insuffisant, selon des spécialistes, pour s'occuper convenablement des malades, lesquels nécessitent parfois un suivi durant leur maintien en observation. Certains médecins, soulèvent le manque de formation continue pour ceux exerçant dans ce genre de services. Cette formation continue est indispensable, selon eux, d'autant que la prise en charge en urgence d'un malade observe souvent des améliorations et l'octroi de nouveaux traitements que doit assimiler un médecin exerçant dans des UMC. Par ailleurs, le problème de l'insécurité a souvent été soulevé dans certains hôpitaux où le personnel médical est parfois menacé par des proches de malades ou par des malades qui se présentent pour une consultation sous l'effet de l'alcool ou de la drogue. Toutefois, des dispositions ont été prises dans ce sens puisque des agents de l'ordre sont postés à l'entrée de ces mêmes services. En somme, les UMC ne peuvent pas jouer convenablement leur rôle dans de telles conditions, caractérisées par une carence permanente en spécialistes et en matériel adéquat permettant de secourir rapidement un malade qui présente les signes d'une mort certaine. Selon de nombreux observateurs, les dernières réformes engagées dans le secteur de la santé ne concernent, pour le moment, que le volet réorganisation des structures de la santé, l'achat de quelques équipements et un mouvement dans le personnel qui semble pour l'instant très insuffisant pour garantir une couverture médicale à la hauteur des aspirations de la population, laquelle continue, dans certaines zones éloignées, de se faire soigner traditionnellement. Malheureusement, des femmes accouchent dans ce genre de conditions devant l'absence d'une prise en charge efficace dans le vaste milieu rural et dans les zones frontalières où se regroupent quelques ensembles d'habitations.