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Djerba, île des rêves et paradis des touristes
Son accueil est grandiose, son souvenir agréable
Publié dans La Tribune le 23 - 12 - 2009

De notre envoyée spéciale en Tunisie
Karima Mokrani
L'île de Djerba, au sud de la Tunisie, préserve tous ses atouts touristiques. Toute sa beauté et toute sa grâce. Les Européens l'adorent. Des hommes et des femmes de toutes les professions et de tous les âges y passent leurs vacances. De longues vacances, en hiver comme en été. Les hôtels, très nombreux, ne désemplissent pas.
A la recherche du silence
C'est une île de rêves. Calme et propre. Elle permet l'évasion. La relaxation. Les touristes y affluent en grand nombre pour se reposer, se ressourcer, oublier le stress de la vie quotidienne. Passer quelques jours à Djerba, les pieds dans l'eau, le corps exposé au soleil, l'œil fermé ou ouvert pour admirer la beauté de son architecture traditionnelle bien distinguée, ses fondouks, ses marchés, ses musées, sa poterie, ses oliveraies, ses merveilleuses plages de sable fin, son soleil radieux, éclatant à longueur de journée… la nature dans toute sa simplicité et sa grandeur détend parfaitement le corps, débarrasse l'esprit de sa charge de pensées négatives, trop embrouillées. A Djerba, les touristes aiment marcher seuls, à pied ou à vélo. Parfois en couple mais rarement en groupe. Sauf lorsqu'ils se retrouvent autour d'un repas, comme savent si bien le préparer les Djerbiens, dans un restaurant de l'hôtel où ils s'installent ou ailleurs dans l'île. A Djerba, les touristes aiment se déplacer seuls, particulièrement la journée. Et ils ont raison. Ne dit-on pas que «qui choisit la lumière, la vague, le rocher et l'oiseau sentira venir de ces compagnons qu'il a choisis la puissance et la grâce» ?
Djerba est une île qui se trouve au sud de la Tunisie, à quelque 500 km de Tunis et 50 km au nord du gouvernorat (wilaya) de Médenine dont elle dépend administrativement. Sa superficie est de 514 km⊃2;. C'est la plus grande île du Maghreb avec ses 125 km de côtes. Une forteresse magique. Enchanteresse.
Les Tunisiens ont conscience de cette richesse et en prennent soin jalousement. Etat et citoyens conjuguent leurs efforts pour la protection de ce qu'ils considèrent comme un legs ancestral. La politique de promotion du tourisme à Djerba est développée de telle manière que l'île est devenue la première destination touristique au monde.
Le nombre d'hôtels est de près de 140. Celui des lits dépasse les 49 000. Ce qui représente 24% de la capacité d'accueil au niveau national. Mohamed Essayim, commissaire au tourisme du gouvernorat de Médenine, affirme que des constructions sont en cours. D'autres sont à l'étude. Les entrepreneurs privés se lancent sans crainte dans ce genre d'investissements. C'est un créneau porteur.
L'augmentation constante du nombre de touristes y est pour beaucoup. Elle incite à l'investissement, surtout qu'à Djerba les prix des services (hôtels et restaurants) sont très élevés par rapport aux autres régions. Autrement dit, on «récupère son argent». Et il n'y a aucune crainte de voir les clients disparaître, car Djerba a comme un effet d'hypnose sur ses visiteurs. Celui qui la découvre une fois, désire y retourner pour la découvrir une deuxième, une troisième… et autant de fois qu'il voudra. Aussi, devrions-nous le dire, ces prix jugés élevés pour la population du Maghreb restent abordables pour les Européens. Et ce sont justement ces mêmes Européens qui se rendent le plus fréquemment et en nombre à Djerba.
Le tourisme pour survivre
Mohamed Essayim indique que 1 300 000 touristes ont passé leurs vacances à Djerba durant l'année 2008. Soit un taux d'occupation des hôtels qui est de 68%. Ce taux aurait facilement pu atteindre des records s'il n'y avait pas cette contrainte de l'éloignement, estime notre interlocuteur.
En effet, Djerba n'est pas Hammamet, Sousse… ou à l'image d'autres villes situées dans le nord du pays et qu'on peut facilement rallier par route. Djerba se trouve au sud et pour s'y rendre il faut prendre l'avion. Le trajet par route nécessite plusieurs jours. C'est un grand handicap pour les touristes étrangers, particulièrement les Algériens, eux qui aiment tant passer leurs vacances en Tunisie.
Afin de rendre cette destination touristique accessible à tous, l'Etat tunisien a décidé de lancer des projets d'infrastructures routières reliant le Nord au Sud. Des projets grandioses qui nécessitent du temps et de l'argent mais pour lesquels l'Etat ne recule pas, quelles que soient les contraintes. Il y va de l'avenir de tout un pays. De toute une nation.
La Tunisie ne dispose pas de pétrole ni d'autres richesses pour son développement. Ses ressources résident dans la beauté de ses sites et la diversité de son patrimoine architectural, environnemental et culturel. Tout un héritage à sauvegarder et à transmettre aux générations futures pour assurer, à leur tour, leur survie. «Nous n'avons pas d'autres richesses… Nous n'avons pas le pétrole», laissent entendre les Tunisiens, du plus haut responsable au simple citoyen. La Tunisie n'a pas de pétrole mais elle a le savoir-faire. Le savoir-être. Elle a réussi à faire des miracles par son seul engagement à honorer Dame Nature.
Il y a aussi cette valorisation du travail. Les Tunisiens travaillent. Les Djerbiens travaillent. Ils sont dans l'artisanat, l'agriculture… le tourisme et les services
touristiques annexes. Les Tunisiens en général et les Djerbiens en particulier sont des commerçants. Ils travaillent et gagnent de l'argent. Un des leurs raconte que les mariages à Djerba sont très bruyants mais aussi très coûteux. Les parents de la mariée exigent des quantités d'or à leur futur gendre. Ce dernier s'y plie sans rechigner. Il possède de quoi payer. «Les Djerbiens sont riches de leur travail…
La plupart sont commerçants. Il n'y a pas de pauvres à Djerba», affirme-t-il.
Etat et opérateurs privés, deux partenaires
Comme nous venons de le souligner, si les investisseurs privés se lancent facilement dans des projets hôteliers et touristiques, c'est parce qu'il y a une grande affluence de touristes. Mais là n'est pas la seule raison. L'autre raison est que l'Etat accorde de grandes facilités aux opérateurs privés et les encourage à aller de l'avant dans la réalisation de leurs projets. Les contraintes financières dont souffrent les investisseurs algériens (en Algérie) n'existent pas en Tunisie. Bien au contraire, l'Etat tunisien encourage les privés sur les plans financier, fiscal et technique, non sans assurer convenablement sa mission de contrôle et de régulation. Les banques sont sensibilisées à accorder aux investisseurs privés les crédits nécessaires mais un suivi régulier et permanent des chantiers est effectué par les ingénieurs et autres spécialistes représentant l'Etat. «Nous suivons les travaux H24 et 7/7», indique le commissaire du
gouvernorat de Médenine, Mohamed Essayim, rappelant que son travail consiste justement à veiller au respect des cahiers des charges. «L'Etat encourage l'investissement privé mais contrôle rigoureusement», insiste-t-il.
Notre interlocuteur rappelle que l'Etat tunisien a été le premier initiateur de projets touristiques au lendemain de son indépendance en 1956. C'est lui qui a mis en place l'Office national tunisien du tourisme (ONTT) qui travaille jusqu'à présent pour la promotion de l'activité touristique dans le pays. L'ONTT organise, pratiquement tous les ans, des visites guidées au profit des journalistes. La dernière en date est celle qui s'est déroulée du 19 au 21 octobre dernier à Djerba. Trois jours durant lesquels nous avons constaté un rush de touristes européens. En plein automne, ces touristes se sont jetés à l'eau, passant de longues heures à nager et bronzer. «Les touristes européens viennent ici pour se dorer au soleil d'octobre, qui représente le mois de juin ou de juillet chez eux», affirme un Djerbien. En effet, devrions-nous le souligner, le climat djerbien est très différent. C'est un climat doux, hiver comme été. C'est ce qui fait la renommée de cette île du Sud tunisien. Et s'il n'y avait pas cette contrainte dd l'éloignement, l'île serait submergée de touristes du monde entier.
L'hôtel Yadis -où nous étions hébergés pendant trois jours- fait le bonheur des touristes européens, de plus en plus nombreux. Il y du monde dans la piscine, sur les terrasses, dans les différents restaurants de l'hôtel, dans les différentes salles où l'on entend de la belle musique, des éclats de rire… C'est très animé. Le terrain de golf qui se trouve en face de l'hôtel est aussi occupé à longueur de journée.
Djerba, l'île des Européens
Ces touristes européens ont l'air parfaitement à l'aise. Ils se sentent chez eux, discutent avec les responsables et le personnel hôtelier sans difficulté. Les Djerbiens connaissent leur langage tant ils sont habitués à leur présence. «Quand on dit Djerba, on pense directement aux Européens. C'est devenu leur ville par la force des choses», fait remarquer un citoyen. Chose que nous avons vérifiée sur place. Il n'y a que des Européens ou des Tunisiens résidant en Europe qui occupent les hôtels, les restaurants, les marchés, voire simplement les rues de Djerba en cette période de début d'automne. Pour ainsi dire, durant plusieurs mois de l'année : du mois d'octobre au mois de mai. Ce n'est que pendant la période estivale (de juin à septembre) que ces touristes européens se font moins nombreux. Ils n'aiment pas trop la chaleur. Après l'ONTT, l'Etat tunisien a créé l'Agence foncière du tourisme chargée d'établir les procédures d'acquisition des terrains. Elle aide les investisseurs privés à trouver et acquérir des assiettes de terrain pour le lancement effectif de leurs projets hôteliers et touristiques. L'expropriation à Djerba est interdite mais il y a toujours des arrangements avec les propriétaires pour les amener à céder leur bien.
On les sensibilise au projet d'«utilité publique» et de «promotion du tourisme». Les deux organismes travaillent ensemble. D'autres ont suivi, avec toute une panoplie de textes de loi pour «servir la même cause».
L'Etat était donc le premier investisseur dans le secteur du tourisme en Tunisie mais, progressivement, il a cédé ses marchés au privé. Ce sont les privés qui occupent aujourd'hui la grande part du marché tunisien. Aussi, comme le souligne Mohamed Essayim, les privés tunisiens ne sont pas les seuls à investir ce créneau. Il y a des investisseurs étrangers mais ces derniers ne sont pas acceptés sauf s'ils emploient la main-d'œuvre tunisienne y compris dans les postes de décision. C'est la condition sine qua non pour leur ouvrir le marché. Cette condition ne trouve pas d'opposition chez les concernés si l'on en juge par le taux de leur participation. «62% des hôtels de Djerba sont gérés par des sociétés internationales», indique le représentant du ministre du Tourisme tunisien. L'argent de ces sociétés est sous un contrôle rigoureux de la Banque centrale : «Le transfert d'argent vers l'étranger se fait sous le contrôle de la Banque centrale qui assure la traçabilité des fonds. Il ne faut pas qu'il y ait blanchiment d'argent.»
Les hôtels à Djerba sont construits de manière à préserver l'architecture locale et offrir des services de qualité aux clients. L'un d'eux semble toutefois différent et attire plus l'attention. C'est l'hôtel Hasdrubal Prestige. Un cinq étoiles de luxe, l'unique en Tunisie. Une construction merveilleusement bien faite, sur une superficie de 11 ha. L'hôtel est composé de suites de 100 à 900 m⊃2;, avec des étoffes et un agencement des meubles complètement différents d'une suite à une autre. Tout le décor est magnifique, avec une vue sur mer et des espaces verts exotiques. Bien évidemment, les prix sont très élevés. Ce n'est pas à la portée des petites bourses. C'est réservé aux grands hommes d'affaires, aux grands riches.
Architecture, culture, histoire…
Un autre hôtel suscite la curiosité du touriste mais il est loin du prestige et du confort du Hasdrubal Prestige. C'est l'hôtel Diar Dhiaf. Une construction purement traditionnelle. En fait, il s'agit d'un ancien menzel djerbien aménagé en hôtel. On y trouve l'ancien mode architectural où la grande famille
cohabite dans le respect et la simplicité. On voit des arbres fruitiers et une grande cour qui rassemblent les femmes ou les hommes autour d'un même sujet de discussion. Il y a aussi un puits, aujourd'hui asséché, où ils puisaient difficilement de l'eau (l'eau manque terriblement à Djerba).
Cette ancienne maison djerbienne témoigne de la richesse du patrimoine architectural et culturel de la région. Un patrimoine qu'il faut absolument protéger contre les menaces des temps modernes. C'est dans ce cadre qu'une association est créée en 1976 et active jusqu'à présent, de manière continue et soutenue. En effet, l'Association de sauvegarde de Djerba va jusqu'à se déplacer dans les écoles et les universités et distribuer des livres et des CD pour sensibiliser les jeunes Djerbiens à la protection de leur île.
L'association fait beaucoup de choses mais elle est soutenue dans cette action par l'Etat, représenté par le ministère du Tourisme et les organismes affiliés. D'ailleurs, c'est avec l'aide financière de l'ONTT qu'un projet de réhabilitation de l'ancienne ville de Djerba est en prévision.
Djerba, c'est aussi Houmt Souk, la capitale de l'île. Un endroit commercial d'une grande richesse en produits d'artisanat.
L'endroit est très animé, particulièrement pendant la période des grandes fêtes. On y trouve de tout. Surtout lorsqu'il s'agit des bijoux pour la mariée ou simplement comme souvenir de l'île.
Djerba, c'est aussi «La Ghriba». Une des plus anciennes synagogues au monde, construite par des réfugiés juifs. On dit qu'elle contient une des plus anciennes «Thora» du monde et un morceau du bois de l'arche de Noé. Des juifs d'origine maghrébine, de façon particulière, s'y rendent et font leur pèlerinage durant le mois de mai. A Djerba, les juifs et les Arabes cohabitent sans difficulté.
Les juifs de Djerba parlent arabe et il arrive donc qu'on ne fasse pas de différence entre eux et les Arabes. Ils maintiennent toutefois leurs traditions, se marient entre eux mais ils sont acceptés par les Djerbiens. «Djerba, c'est l'incarnation de la diversité culturelle mais aussi de la tolérance et du respect de l'autre. A Djerba, Arabes et juifs cohabitent», soutient un citoyen de l'île. Enfin, pour celui qui se rend dans l'île de Djerba, il ne faut surtout pas oublier de
faire un tour dans le Musée des arts et traditions populaires. C'est un grand espace qui raconte tout Djerba. Il est aussi intéressant de se rendre au fort Ghazi Mustapha qui témoigne d'un pan de l'histoire ancienne de l'île. Il y a aussi les mosquées, très nombreuses, qui ont leurs secrets.


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