Des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé les institutions internationales, régionales et nationales à agir pour la libération des membres du Conseil législatif palestinien (CLP) détenus dans les prisons israéliennes. Dans un communiqué rendu public au terme d'une réunion tenue lundi dernier entre une délégation de l'APN et une délégation du CLP, les députés de l'APN ont appelé les institutions internationales, régionales et nationales ainsi que les organismes populaires et officiels à «agir pour la libération des membres du CLP détenus dans les geôles de l'entité sioniste». Le communiqué a été signé par les représentants du MSP, du FLN, du RND, du PT, du mouvement Ennahda et du mouvement El Islah. Cet appel risque de ne pas être entendu comme tous les appels lancés par d'autres organisations, d'autres parlements, d'autres Etats. Les instances internationales semblent être pieds et poings liés face à Israël qui met la communauté internationale devant un fait accompli qui dure depuis 1967. Rien n'a été fait avec autant de force pour faire respecter les droits collectifs et individuels des Palestiniens, les droits politiques de l'autorité palestinienne et l'immunité diplomatique des députés palestiniens. La communauté et les instances internationales ont les moyens, la capacité et la volonté politique pour agir quand il s'agit d'un Etat autre qu'Israël. Face à l'Iran et à sa supposée menace nucléaire, toutes les puissances mondiales ont fait bloc et front unique pour l'empêcher de développer la technologie nucléaire dans un but pacifique alors qu'Israël détient des armes de destruction massive sans être dérangé, bien au contraire, l'Etat hébreu est protégé par ces mêmes puissances. Alors, il est légitime de se poser la question suivante : pourquoi l'Iran constituerait-il une menace sur la région et non Israël ? D'autant plus que c'est Israël qui occupe la Palestine, le Golan et quelques parcelles libanaises, qui a agressé le Liban et qui a commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité à Ghaza. Pour le soldat Shalit, la communauté internationale bouge, fait pression sur Hamas, impose un blocus sur Ghaza, affame toute une population. Mais pour les milliers de prisonniers palestiniens détenus dans les geôles d'Israël, des appels timides et prudents sont à peine audibles. Le sort des oubliés et des laissés-pour-compte palestiniens se complique en raison des divergences inter-palestiniennes qui élargissent le fossé entre Fatah et Hamas, qui aggravent la crise institutionnelle et politique et qui assombrissent les horizons du peuple qui a le plus résisté à une occupation féroce. Si la communauté internationale voulait réellement régler la crise inter-palestinienne et le conflit du Moyen-Orient, elle devrait agir avec force pour libérer tous les prisonniers politiques palestiniens, notamment les leaders respectés et fédérateurs comme Marwane Barghouti. Car, c'est avec lui que la paix est possible. A. G.