Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Bouira Nacer Hanniche Selon les renseignements recueillis lundi auprès du service de prévention de la direction de la santé de la wilaya de Bouira, le nombre de cas suspects, se trouvant au niveau des structures sanitaires en attente des résultats des analyses, est de huit, dont trois à l'hôpital de référence de l'EPH de Bouira et cinq autres dans une structure similaire créée dernièrement à l'EPH de Sour El Ghozlane. Avec ces cas de malades susceptibles d'avoir été contaminés par le virus H1N1, le cumul du nombre total de personnes prises en charge dans le cadre de la lutte contre cette pandémie, depuis l'été dernier, est passé de 36 à 43 cas. Les mêmes services précisent également qu'aucun décès n'a été enregistré pour le moment sur le territoire de la wilaya. Questionné au sujet du démarrage de la campagne de vaccination contre cette maladie, le responsable de la prévention a indiqué que la wilaya a réceptionné son premier lot de vaccin contre la grippe A(H1N1) et que son secteur n'attend que le feu vert du ministère pour entamer l'opération qui va se déroulera, selon lui, sur la base d'un calendrier établi par la tutelle. Concernant le mouvement de grève déclenché par le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) depuis dimanche dernier pour une durée indéterminée, les responsables de la santé publique précisent que le service minimum est assuré par l'ensemble des praticiens grévistes et que ces derniers se sont engagés à rester en poste pour la prise en charge des personnes contaminées par la maladie de grippe porcine. En effet, des médecins affirment que le SNPSP a, dans un communiqué rendu public samedi dernier, rappelé à ses adhérents la décision prise par le conseil national d'élargir le cadre du service minimum aux campagnes de vaccination contre la grippe A(H1N1). S'agissant de l'impact de la grève, que l'administration tend à minimiser, les syndicalistes parlent du suivi massif. A titre d'exemple, selon un représentant du SNPSP de la daïra de M'chedallah, le taux de suivi de la grève au niveau de l'EPH de cette ville et de l'EPSP d'Ahnif a atteint, avant-hier, un taux de 100%. Toutefois au niveau du chef-lieu de wilaya, Bouira, seul l'EPSP a été touché par le mouvement de grève. Les mêmes syndicalistes ajoutent que le SNPSP n'est pas représenté à travers l'ensemble des EPH et EPSP de la wilaya. Sur un autre registre, les citoyens se disent très soucieux sur ce qui se dit au sujet de la pandémie de grippe porcine, à travers les médias et les difficultés de prise en charge des malades, au cas où la grève des praticiens de la santé publique venait à persister. Ce sentiment d'inquiétude profite à une certaine catégorie de la société. Si bien que l'adage «le malheur des uns fait le bonheur des autres» se confirme de jour en jour. En effet, il a été constaté que le nombre de patients a augmenté de manière vertigineuse au niveau des cabinets médicaux privés, où les médecins assurent des prestations qui étaient, auparavant, du ressort des hôpitaux. Par ailleurs, le prix d'une consultation chez les médecins a atteint depuis le mois de novembre dernier la somme de 600 DA, parfois plus selon le type de diagnostic effectué. D'autre part, loin de tout contrôle, des pharmaciens, des commerçants en produits détergents et cosmétiques se sont lancés, pour tirer profit de cette conjoncture, dans la vente de toutes sortes de savons liquides en flacons, dont les prix oscillent entre 120 et 270 DA, ainsi que des quantités énormes de mouchoirs en papier (15 DA le paquet). Ces produits sont achetés par les citoyens qui ne se posent pas trop de questions, car les appels à la prévention des services de la santé, diffusés quotidiennement à travers les ondes radiophoniques, télévisuelles ainsi que dans la presse écrite, ont fait oublier au simple citoyen que son revenu mensuel ne peut pas supporter toutes les dépenses. Pendant ce temps, au plan de la nutrition et des autres nécessités de la vie, le consommateur a déjà baissé les bras et ne sait plus à quel saint se vouer, face aux flambées des prix qui persistent.