Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche L'hiver est la période où les autorités sont mises à rude épreuve pour le sauvetage et la prise en charge des citoyens laissés en marge de la société. Les conditions socio-économiques et les problèmes familiaux ont jeté, ces dernières années, de nombreuses personnes à la rue. A Bouira et dans d'autres localités, on aperçoit des personnes errantes, appelées SDF, vagabondant d'un coin à un autre, d'une ruelle à une autre, en fuyant les regards que leur jettent certains citoyens ou les enfants. Ils sont constamment à la recherche d'un endroit paisible et chaud, en quête de nourriture. Parmi ceux qui ont accepté de nous parler, plusieurs ont déploré l'existence parmi eux de SDF malades et abandonnés par leurs familles dans la rue au milieu d'une société impitoyable. Pour les responsables de la commune, ces personnes viennent des wilayas limitrophes, d'autres sont des malades mentaux qui refusent de regagner leur famille. Les mêmes responsables ajoutent que leurs services contribuent avec le Croissant-Rouge algérien, la direction de l'action sociale (DAS), la Protection civile et les services de police à secourir ces personnes vulnérables. Face à l'absence d'associations activant dans ce domaine, à travers la wilaya, nos interlocuteurs ont indiqué que le gros de la tâche est endossé par les pouvoirs publics. Pour venir en aide à cette catégorie sociale, les services de la DAS ont créé, en juillet 2004, le foyer pour personnes âgées et handicapées (FPAH) d'une capacité de 120 lits, au niveau de la forêt Errich, dans la banlieue ouest de Bouira. Ce foyer a ouvert ses portes en 2005 et, jusqu'à 2007, ses responsables ont enregistré 34 pensionnaires. Selon les informations fournies, les personnes hébergées ou prises en charge sont issues du milieu rural, de la région ouest de Bouira et deux sont originaires des localités rurales situées à l'est du chef-lieu de wilaya, dont un SDF et un handicapé âgé d'une quarantaine d'années. Selon les statistiques fournies par le personnel, les personnes prises en charge sont originaires des localités touchées par le terrorisme, durant la décennie noire. On ajoute que la précarité sociale et les événements sanglants enregistrés dans ces zones ont provoqué le déchirement familial. Concernant l'action de ce centre durant la période hivernale, les responsables indiquent que des rondes nocturnes sont effectuées à travers la ville à la recherche des SDF. Pour les autres daïras, ce sont les services de sécurité qui interviennent pour emmener des personnes en détresse vers le foyer. Là, elles bénéficient de prise en charge sanitaire, de la nourriture et de l'hébergement en attendant que leurs familles se manifestent. Il est à signaler que ce centre a fait dernièrement l'objet d'un débat entre les élus de l'APW de Bouira et l'administration. Le wali a visité les lieux et une réception a été organisée par les responsables. A cette occasion, le C-RA de Bouira a distribué un lot de couvertures pour les pensionnaires. Par ailleurs, nous avons appris que le foyer pour personnes âgées de Lakhdaria (Bouira) a été fermé ce mois, suite à une visite d'inspection inopinée du wali, ayant constaté les conditions de vie déplorables dans lesquelles se trouvaient les 18 pensionnaires de cette structure. Ces derniers ont été transférés vers le foyer des personnes âgées du chef-lieu de la wilaya, en vue de leur prise en charge. Le wali a aussi ordonné la démolition du foyer de Lakhdaria dont l'édification remonte à l'époque coloniale et l'inscription d'une nouvelle structure.