La mesure interdisant l'exportation des produits alimentaires fabriqués à base de blé subventionné par l'Etat a perturbé les opérateurs économiques évoluant dans cette filière. Certains, rencontrés à la foire de la production nationale, n'ont pas hésité à afficher toute leur déception devant une telle mesure qui est en train de leur faire perdre des parts importantes du marché international. Tous ces opérateurs sont dans l'attente de trouver une solution car, disent-ils, ce n'est pas la totalité de leur production qui est fabriquée à la base de cette matière première subventionnée par l'Etat. Au niveau du groupe La Belle, spécialisé dans l'agroalimentaire, comme c'est le cas pour les autres fabricants d'ailleurs, «toute opération d'exportation est pour l'heure bloquée» malgré les demandes incessantes des clients étrangers.Abdelhak Amira, responsable marketing dans cette entreprise, nous dit que cette mesure ne devrait toucher que les opérateurs subventionnés à 100% par l'Etat, ce qui n'est pas le cas pour La Belle qui achète par ses propres moyens la moitié du blé utilisé. «Nous comprenons parfaitement le souci de l'Etat, et nous reconnaissons son aide à notre égard, mais du moment qu'il ne nous subventionne pas à 100%, nous lui demandons de nous laisser exporter au moins la moitié», explique notre interlocutrice. Tout en nous informant que «des promesses sont formulées par les autorités concernées de ne pas généraliser cette décision à partir de 2010», Melle Abdelhak confie que si cette situation perdure, «nous perdrons nos clients de France, du Canada, et de l'Afrique qui n'hésiteront sûrement pas à chercher d'autres fournisseurs». Pour sa part, Wafa Boutasseta, responsable qualité et export à la SARL Mahbouba, également spécialisée dans le secteur de l'agroalimentaire, partage le souci de sa consœur «de perdre des parts importantes du marché international et, surtout, des clients qui n'hésiteront pas à les sacrifier pour garder leur crédibilité sur leur propre marché intérieur». Notre interlocutrice n'a pas hésité à nous informer que la décision est tombée au moment ou leur marchandise s'apprêtait à quitter l'Algérie. «C'était tellement subit que ce sont les Douanes algériennes qui nous ont appris cette interdiction.» Toujours selon elle, «il n'ya qu'une partie de la production qui est faite à base de blé subventionné». Pour le reste, «nous avons des fournisseurs de semoule qui importent leur propre blé». Tout en se disant dans l'attente des résultats «de la réunion du ministère du Commerce saisi par les opérateurs concernés», Melle Boutasseta explique que la société dans laquelle elle évolue «a un programme d'exportation jusqu'à la fin de l'année, donc des commandes à satisfaire». Tous les opérateurs économiques travaillant dans la filière agroalimentaire disent attendre une solution à leur préoccupation qui est de continuer à exporter pour le bien de leur société et de l'Algérie qui veut augmenter ses exportations hors hydrocarbures. B. A.