Le coup de «gueule» poussé il y a quelques jours par le secrétaire général de la fédération UGTA des textiles et cuirs à l'occasion de la conférence de presse qu'il a animée n'a suscité aucune réaction des propriétaires des entreprises du secteur. Encore moins le rassemblement organisé par les travailleurs de l'Enaditex pour dénoncer la dissolution de leur entreprise. Pourtant, c'est un secteur très prometteur et pourvoyeur d'emplois. Il n'est un secret pour personne que le textile a connu sa période d'essor jusqu'à ce que l'ouverture tous azimuts à l'importation vienne lui donner le coup de grâce. Ce n'est pas la seule raison. Le manque de visibilité, de stratégie industrielle, de manière générale, ont fait que ce secteur s'est retrouvé livré à lui-même et les entreprises ont été fermées une après à l'autre laissant un large espace à l'importation de basse qualité. Aujourd'hui que les conditions économiques du pays ont changé, il est important de redynamiser ce secteur. Pour peu qu'il y ait un peu d'imagination et de prise d'initiative, lesquelles, bien entendu, requièrent un bon management. Le reste, les travailleurs s'en chargent puisqu'ils disposent d'un savoir-faire et d'un capital expérience non négligeable. De plus, la qualité du textile algérien est l'une des meilleures au monde. L'Etat a décidé de revoir sa copie en matière d'orientation économique, salutaire au demeurant. Cependant, tous les efforts matériels et financiers qu'il pourrait consentir seraient vains si le côté entrepreneurial et managérial n'est pas pris à bout de bras. Car rien ne saurait justifier que le fleuron du textile ne puisse pas renaître de ses cendres et rater des occasions comme celles de la confection des blouses pour les écoliers ou encore des vêtements sportifs pour les supporters de l'équipe nationale qui a fait la joie et le bonheur des contrefacteurs, mais aussi de l'économie informelle. Les produits chinois envahissent nos marchés alors qu'ils sont de piètre qualité. Les créneaux dans le textile ne manquent pas que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé, lui aussi à l'agonie, à telle enseigne que certaines entreprises privées ont été contraintes d'importer de l'habillement et y coller l'étiquette pour faire croire que c'est un produit local. F. A.