Après Districh, d'autres entreprises du secteur des textiles et cuirs risquent de mettre la clef sous le paillasson si des mesures ne sont pas prises dans les plus brefs délais. Il s'agit notamment des unités de Bab Ezzouar, El-Harrach, Chéraga, Boufarik et N'gaous qui sont confrontées à divers problèmes. Aujourd'hui, ce sont pas moins de 24 000 travailleurs, soit l'ensemble des employés du secteur public, qui risquent tout simplement de se retrouver au chômage. Et pour cause : le spectre de la fermeture plane sur les 80 entreprises qui ont réussi à se «maintenir en vie» jusque-là. Ainsi, après Districh, au moins 5 entreprises domiciliées à Bab Ezzouar, El-Harrach, Chéraga, Boufarik et N'gaous risquent de mettre la clef sous le paillasson, a déclaré ce matin, le secrétaire général de la Fédération textiles et cuirs de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le cas échéant, 2 000 à 3 000 emplois seront perdus, a-t-il ajouté. Pour ce qui est des tanneries, M. Takdjout a expliqué que leur problème est d'ordre écologique, les déchets toxiques qu'elles génèrent étant nocifs pour la santé. Pour autant, il s'est interrogé sur les raisons qui ont poussé les responsables du secteur à fermer l'unité de traitement de déchets des cuirs sise à Aïn Defla : l'objectif recherché n'est-il pas de fermer les tanneries dans l'objectif d'importer du cuir ? Selon lui, les 25 000 postes d'emploi qui ont disparu en 20 ans auraient pu être sauvegardés. Comment ? Avec «un peu plus de moyens et de réalisme dans notre démarche», a-t-il répondu. Plus explicite, l'invité de la Chaîne III a indiqué que le tissu productif national aurait pu être préservé si «l'investissement avait suivi» et la formation avait été assurée. Sur ce registre, il a fait remarquer que la plupart des entreprises publiques se sont endettées au fil des années et de ce fait, elles ne pouvaient plus assurer la formation, alors que dans les années 1980, «nous avions pas moins de 100 ingénieurs et 80 techniciens supérieurs par an dans le textile, la maroquinerie et la confection». De son avis, l'ouverture «tous azimuts du marché national» a été fatale pour le secteur des textiles. Il fallait protéger la production nationale comme l'ont fait les Etats-Unis, l'Europe ou encore l'Asie, a-t-il souligné, tout en regrettant le choix «beaucoup plus politique qu'économique» d'importer «sa chemise au lieu de la fabriquer» localement. Selon lui, il est plus qu'urgent d'ouvrir «un débat sur le secteur dans les plus brefs délais» afin de sauver ce qui reste à sauver. A bon entendeur…