14% de la population active arabe est au chômage. C'est le constat auquel est arrivée l'Organisation arabe du travail qui a élaboré son rapport annuel sur la question lancinante du chômage. L'inactivité touche particulièrement les universitaires et les diplômés. Ce constat dénote la mauvaise gestion du marché du travail par les gouvernements, membres de la Ligue arabe. Sinon comment expliquer que le désœuvrement gagne autant de personnes (même si le taux a baissé de 5% par rapport à 2006) alors que ces pays totalisent un produit intérieur brut de plus de 1 000 milliards de dollars. Il est clair que le problème ne réside pas dans le manque de richesses ou de ressources financières, mais dans l'optimisation des ressources humaines, de la capacité de certains Etats à adapter des stratégies mais aussi à investir dans des projets industriels et productifs pour absorber la main-d'œuvre en chômage, non sans la former. Dans pratiquement tous les pays membres de la Ligue arabe, notamment ceux du Golfe où la manne pétrolière est importante, on a de tout temps privilégié l'investissement dans l'immobilier au détriment de l'industriel. Même quand ils consentent à prendre des marchés à l'extérieur de chez eux, c'est toujours sur le secteur susmentionné qu'ils jettent leur dévolu. Certains observateurs ne s'expliquent pas le fait qu'alors qu'ils sont moins peuplés, ces pays enregistrent les taux de chômage les plus élevés et avec de surcroît autant de richesses engrangées grâce à l'exportation de l'or noir. C'est plutôt la main-d'œuvre étrangère qui est privilégiée parce qu'à moindre coût mais aussi corvéable à merci. Surtout quand on sait que les syndicats n'existent pas dans ces Etats. Aussi l'employeur a-t-il le droit de vie ou de mort sur ces travailleurs fuyant la misère chez eux. D'ailleurs, l'Organisation arabe du travail gagnerait beaucoup à mener des campagnes pour l'introduction de la notion de syndicat dans les différentes firmes, entreprises, qu'elles soient locales ou multinationales. Son rapport sur le chômage aurait certainement été plus exhaustif en mettant en évidence les conditions de vie des ouvriers et autres employés. Parce qu'il ne suffit pas de se réunir entre tripartites, d'élaborer des rapports, d'émettre des recommandations qui ressemblent beaucoup plus à des constats. Il faut prendre des mesures allant dans le sens de la modernisation de ces Etats. Lesquels sont tenus, dans tous les cas de figure, puisqu'ils ont choisi la mondialisation, d'assurer la formation de la main-d'œuvre, mais aussi de s'ouvrir un peu plus vers des espaces démocratiques. F. A.