Le taux de chômage officiel en Algérie a atteint 13,8% de la population active en 2007, contre 12,3 % en 2006, soit 1,37 million de personnes au chômage pour une population active de près de 9 millions, a indiqué dimanche l'Office national des statistiques (ONS). L'Algérie a ainsi enregistré quelque 110 000 chômeurs de plus en 2007, selon une enquête nationale sur l'emploi réalisée par l'ONS.Selon la même source, l'enquête de l'ONS a été réalisée durant la période de novembre à décembre 2007, avec comme période de référence la dernière semaine d'octobre 2007, sur un échantillon de 14 866 ménages ordinaires répartis sur tout le territoire national, a précisé cet organisme. Ce chiffre vient contredire les estimations annoncées récemment par le département de planification et par le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, qui ont donné une estimation de 11.8% de taux de chômage. A noter que c'est une estimation basée sur les données de l'ONS. Il est à rappeler que cela fait 20 jours que le Conseil de gouvernement avait affirmé que la situation de l'emploi s'améliore et que le chômage, qui touchait 12,3% de la population active en 2006, se réduit. Selon les pouvoirs publics, la population active évolue au taux de 2,5% depuis 1999 et est estimée à 10,51 millions en milieu d'année 2007. En une année, le taux de chômage a diminué de 0,5% selon l'ONS mais d'après le nouveau chiffre annoncé par ce même organisme ce dimanche, ce taux a augmenté de 1.5% . Cette hausse dans le taux de chômage, constatée, d'après les chiffres officiels, pose selon certains observateurs des questions sur la politique de l'emploi engagée par le gouvernement et également sur la méthode suivie par l'Office national des statistiques dans le calcul du taux de chômage .Selon plusieurs spécialistes, cette méthodologie méconnaît le nombre de personnes qui travaillent dans l'informel ou au noir. Il est à rappeler, dans ce cadre, que le président de la République s'était interrogé sur la réalité des statistiques données sur certains indices macroéconomiques, notamment l'inflation dans un précédent discours . Toutefois cette hausse de 1.5% dans le taux de chômage explique que " la méthodologie de l'ONS se base sur " la nature précaire, limitée, des emplois existants, des emplois financés par des ressources budgétaires en hausse grâce à la montée des cours du pétrole ". Une méthode qui " évalue mal le nombre d'universitaires diplômés ou encore scolarisés en quête de travail. Elle sous-estime également la population féminine en âge de travailler et réellement en chômage " Pour ce qui est de la politique suivie en matière de création d'emplois, certains économistes affirment qu'on peut dire que la méthode de l'ONS de calcul ne prend pas en considération dans ses enquêtes une politique de création d'emplois productifs mais une gestion du chômage. Il est à rappeler, à ce titre, que l'économiste et universitaire Abdelhak Lamiri avait souligné qu'en l'absence d'une structure de statistiques indépendante, " libre, certifiée, auditée ", le taux de 11,8% déjà annoncé par le gouvernement le 20 janvier dernier " ne reflète pas la réalité ". Il est à souligner dans ce cadre que la Banque mondiale avait estimé récemment que le taux de chômage en Algérie est de 24%, en raison notamment de l'informel et des petits boulots. Par ailleurs, le projet portant sur une nouvelle politique de l'emploi va être présenté lors du prochain Conseil du gouvernement par le ministre de travail. A noter que ce projet intervient après une série de mesures, dont le décret portant allégement des charges fiscales en faveur des employeurs pour encourager l'emploi, au moment où les PME se déclarent incapables de créer de l'emploi vu les différentes charges .