Le chômage peut être défini comme l'inactivité d'une personne souhaitant travailler. Cette définition du chômage connaît de nombreuses variantes et son concept donne toujours lieu à des controverses théoriques et statistiques. Il est souvent considéré comme résiduel et volontaire jusqu'au début du XXe siècle. Lors de la Grande Dépression des années 1930, le chômage devient par son ampleur un des problèmes sociaux et économiques les plus centraux des pays développés. La détermination du niveau de l'emploi devient également, avec cette crise économique, une des questions les plus fondamentales de la réflexion économique. Cependant, le chômage demeure, dans la réflexion économique actuelle, un sujet de confrontation politique. Ses causes ou les politiques aptes à lutter contre lui, ne font ainsi pas consensus. Associé à la pauvreté, à la précarité et à l'exclusion, il est aussi au premier plan du débat politique depuis la fin des Trente Glorieuses dans quelques pays d'Europe occidentale, où il a atteint des niveaux très élevés. Le chômage transforme la structure sociale de la société, bouleverse la vie des plus touchés, tout en suscitant l'inquiétude de nombreux actifs. De plus, il est sujet d'oppositions entre les écoles de pensée économique et entre les modèles économiques et sociaux des différentes nations. Difficile à appréhender lorsque le travail au noir est très important, son importance variant beaucoup d'un pays à l'autre. A ce sujet, "le chômage des jeunes est un problème d'une grande acuité pour le Moyen-Orient et il est essentiel de jeter des passerelles entre l'université et l'entreprise", c'est ce qu'ont constaté des étudiants lors d'une débat avec M. Strauss-Kahn. Le FMI devrait jouer un rôle plus actif dans la promotion de l'emploi et le développement du secteur privé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Tel est le message qu'ont adressé le 4 avril les jeunes de la région. Réunis avec le Directeur général du FMI à l'occasion d'un débat retransmis en direct sur BBC Arabic, des étudiants universitaires ont également appelé de leurs voeux une plus grande représentation des pays en développement et émergents au sein du FMI, pour rendre l'institution plus performante. S'adressant à 35 étudiants de huit pays, ainsi qu'aux téléspectateurs et auditeurs de la région, M. Dominique Strauss-Kahn a rappelé que le chômage chez les jeunes était un problème d'une grande délicatesse, y compris chez les diplômés universitaires, dans tous les pays. Pour le résoudre, il faut agir de façon concertée en améliorant le climat des affaires et ce, tout en veillant à ce que les systèmes d'enseignement dispensent les formations nécessaires. "Moins la réglementation sera contraignante et plus il y aura d'entreprises" a-t-il expliqué. "Et plus le climat des affaires sera propice avec, comme corollaire, des universités offrant les filières appropriées, plus il y aura de débouchés" a-t-il ajouté. Ce débat, qui a fait l'objet de l'émission "Talking Points", s'est déroulé à Amman, en Jordanie. Il constituait la pièce maîtresse du dialogue FMI-jeunes du Moyen-Orient, une initiative lancée par le FMI pour être à l'écoute des jeunes et des questions qui les préoccupent le plus. Ce dialogue a permis à ces jeunes d'être directement en contact entre eux et de présenter aux services du FMI leurs questions et leurs commentaires par le biais des média sociaux. Par ailleurs, plusieurs étudiants d'Arabie saoudite, d'Égypte, des Émirats arabes unis, de Jordanie, du Liban, du Maroc, du Pakistan et de Tunisie ont été sélectionnés à partir des tables rondes universitaires organisées dans chacun des pays, pour participer à cette réunion-débat d'Amman. En outre, des jeunes de beaucoup d'autres pays de la région ont adressé leurs questions par téléphone, SMS, courriel, vidéophone et liaison satellite depuis des pays tels que l'Irak, le Koweït, la Syrie et le Maroc, entre autres. "Vous êtes les dirigeants de demain" a déclaré M. Strauss-Kahn. "Il importe que nous sachions ce que vous pensez de cette institution multilatérale, car elle vous appartient" a-t-il ajouté. D'un autre côté, s'agissant de la gouvernance du FMI, les étudiants ont mis en question le rôle des pays avancés au sein du FMI et ont demandé que les pays en développement et les pays émergents soient davantage écoutés. A ce sujet, M. Strauss-Kahn leur a répondu disant que c'était là un thème important pour l'institution, et il a d'ailleurs rappelé les changements opérés depuis 2008 pour mieux tenir compte du poids des pays en développement dans l'économie mondiale. Il a également évoqué la sélection des dirigeants du FMI, ajoutant à ce sujet : "après moi, il n'y aura peut-être pas d'autres directeurs généraux européens pendant longtemps. Le moment est sans doute venu d'avoir des candidats des pays en développement". "La population active de la région devrait connaître une croissance rapide durant la décennie à venir, pour atteindre 185 millions de personnes, soit 80 % de plus qu'au début du siècle. Le chômage et le sous-emploi étant déjà élevés dans l'ensemble de la région, le problème devrait s'aggraver. Pour relever ce défi encore plus redoutable du fait de la crise mondiale, il faudra assurer une croissance durable et équitable, une bonne gestion financière et des réformes du marché du travail" a-t-il déclaré. Durant sa visite en Jordanie, le Directeur général a rencontré le Roi Abdallah II, le Premier ministre, M. Samir Rifai, et le gouverneur de la Banque centrale M. Umayya Toukan, pour traiter de la situation économique de la Jordanie et de la région. Pour finir, le dialogue FMI-jeunes s'appuie sur un forum en ligne qui permet à un plus grand nombre de jeunes de la région d'échanger leurs idées sur les questions économiques et de les partager avec les services du FMI.