Synthèse de Wafia Sifouane Soucieuse du sort de certains vestiges oubliés, la direction de la culture de la wilaya d'Aïn Témouchent vient de proposer la réhabilitation des vestiges de Siga situées dans la commune d'Oulhaça, à 35 km du chef-lieu de la wilaya. Subissant des altérations et sujet à des actes de vandalisme depuis des années, ce site se verra bientôt restauré et revalorisé. A ce sujet, le directeur de la culture de la wilaya a affirmé que «ce patrimoine archéologique d'une importance mondiale au même titre que l'île de Rachegoun et la mosquée et la zaouïa de Sidi Yakoub nécessite une attention particulière» en faisant allusion à la réalisation d'une route de désenclavement qui traverserait ce site.Las d'attendre une initiative des autorités locales qui a tardé à venir, le président de l'association Siga, un enfant de la région, œuvre depuis des années à préserver ce site et cela avec les moyens du bord. C'est d'ailleurs grâce à cette association que quelques pièces archéologiques ont été collectées. On citera l'exemple d'une amphore mise au jour par pur hasard par des enfants pendant leurs jeux. Selon le président de l'association, la majorité des pièces découvertes par hasard font la richesse du musée d'Aïn Témouchent et celui d'Oran, pour les plus anciennes découvertes. Autres trésors historiques dévoilés par le site, des fragments d'amphores puniques datant du cinquième siècle mais aussi des pièces de monnaie à l'effigie des rois Syphax et Massinissa gardées précieusement par l'association.Conscient de la grande responsabilité envers ce patrimoine, le président de l'association Siga a émis le vœu de pouvoir construire un siège pour son organisation et cela afin de regrouper toute la documentation relative au site et créer un point d'information et d'orientation. Il a tenu à rappeler qu'une équipe algéro-allemande a déterré une maison composée de plusieurs pièces sur le site de Siga. Une grande trouvaille qui aurait pu et dû titiller à l'époque la curiosité des autorités, mais il n'en fut rien. Il est précisé que, depuis le temps, le site qui s'étend sur plusieurs mètres carrés n'a pas été fouillé. Pis, bien qu'il ait fait l'objet d'un classement d'urgence au début de la dernière décennie, aucun bornage n'a été fait pour délimiter le site et aucune barrière et aucun gardiennage n'a été installé pour le protéger. L'ignorance et le vandalisme des citoyens, le laisser-aller des responsables locaux et les effets de la nature ne pouvaient que précipiter la ruine du site dont la préservation dépend justement de ces responsables locaux d'abord, qui n'ont manifestement pas fait leur travail. Sinon, comment expliquer le passage d'une route au beau milieu du site ? Comment expliquer l'absence d'une simple barrière de protection du site (dont l'installation aurait pu être financée par la wilaya, la daïra ou la commune même si leurs budgets ne sont pas très gros) ?