Cas n Le site a subi, ces dernières années, des altérations et des actes de «mutilation», dont la réalisation d'une route de désenclavement le traversant. La réhabilitation des vestiges de Siga, dans la commune de Oulhaça, en prévision de son classement, a été proposée par la direction de la culture de la wilaya. «Ce patrimoine archéologique d'une importance mondiale au même titre que l'île de Rachgoun et la mosquée et la zaouïa de Sidi Yakoub, nécessite une attention particulière», a affirmé le directeur de la culture. Ce site a subi, ces dernières années, des altérations et des actes de «mutilations», dont la réalisation d'une route de désenclavement le traversant, a-t-il fait remarquer. Il faudra chercher au sud-ouest de la Tafna en empruntant le pont qui enjambe un cours d'eau à son embouchure et faire quelques kilomètres à travers une riche vallée intérieure pour trouver Siga. Non pas la capitale africaine, du royaume des Massaesyles, mais le village actuel où se sont installés les premiers habitants, peu avant l'indépendance du pays. Le président de l'association Siga, œuvre, avec les moyens du bord, à préserver ce site et ses pièces archéologiques, parfois découvertes par hasard, à l'instar d'une amphore mise à nu par des enfants alors qu'ils jouaient. Selon lui, l'essentiel de ces pièces sont rassemblées au musée de Aïn Témouchent ou celui d'Oran. Les fragments d'amphores puniques, datant du Ve siècle et les nombreuses poteries ibériques, retrouvées à Siga et Rachgoun, laissent penser que la navigation y était développée, a-t-il encore indiqué. Conservant quelques pièces de monnaie à l'effigie des rois Syphax et Massinissa, il souhaite construire un siège pour l'association qu'il a créée en 1989, afin de regrouper toute la documentation relative au site. Du haut de la colline où il fut bâti, pendant le règne du roi Syphax, 203-220 avant Jésus-Christ, le mausolée domine toute la région de Siga, la capitale du royaume des Massaesyles qui occupaient un immense territoire s'étendant du Maroc oriental à l'extrême est de l'Algérie, dont il couvrait les deux tiers ainsi qu'une partie de la Tunisie. Un peu partout sur des positions stratégiques d'un autre sommet, des ruines encore visibles attestent de l'existence de la cité royale érigée non loin de l'embouchure maritime par laquelle pouvaient alors remonter les bateaux jusqu'au port fluvial de la ville. Siga et le Portus Sigensis ont emprunté leur nom au fleuve Siga, aujourd'hui Tafna, a souligné le président de l'association éponyme. Il y a lieu de signaler que seul un bassin avec son aqueduc qui amenait de l'eau par gravitation depuis une source située à quelque trois kilomètres, a été dégagé lors des fouilles effectuées en 1978. Le travail d'une équipe algéro-allemande a, aussi, permis la mise au jour d'une maison composée de plusieurs pièces. L'essentiel du site de Siga n'a pas été fouillé et aucune limite n'a été tracée, bien qu'il ait fait l'objet d'un classement d'urgence au début de la dernière décennie, a-t-il rappelé. Le millier d'habitants de Siga vit, dans sa majorité, au même rythme que ses ancêtres. Les habitants sont versés essentiellement dans l'exploitation de la terre qui, bien irriguée, produit de magnifiques agrumes et d'autres fruits.