Photo : Riad Par Radia Djouzi La promotion des exportations algériennes hors hydrocarbures est l'une des principales missions du gouvernement qui n'a pas encore atteint son objectif, à savoir le milliard de dollars. Durant l'exercice 2007, les exportations hors hydrocarbures se sont limitées à 780 millions de dollars. Cette situation est due, selon les connaisseurs du secteur, à la complexité des opérations d'exportation qui dépendent, en fait, de plusieurs établissements dont la coordination n'est toujours pas au rendez-vous. Rencontré lors d'une journée d'étude organisée au début du mois en cours à Alger, sur le thème de «la promotion des exportations algériennes des produits agricoles frais», le directeur général d'Algex, M. Mohamed Benini, a souligné que «la vision sectorielle dans le domaine des exportations n'est pas bonne». Ainsi, la majorité des exportateurs nationaux rencontrés sur place n'ont pas omis de mettre en relief le parcours du combattant à chaque opération d'exportation. «Il nous arrive d'attendre toute une journée pour avoir un seul document, les administrations ne nous aident pas et chacune travaille indépendamment des autres, ce qui déstabilise toute l'opération d'exportation», dit-il. «Afin de mieux gérer les exportations algériennes, le travail sectoriel ne doit pas être fait de manière séparée. Tous les acteurs doivent travailler ensemble puisqu'il s'agit de missions transversales qui concernent plusieurs secteurs, dont l'agriculture, les finances, le commerce, la PME, les banques, le transport, les assurances...» a indiqué M. Benini. Dans la lancée, il a soutenu qu'«il faut travailler tous ensemble. Même nos chefs doivent nous encourager et nous forcer à travailler ensemble. Cependant, il faut qu'ils mettent un peu plus de moyens pour encourager notre travail, celui d'Algerac et de l'Ianor». Pour cela, il faudrait mettre à niveau toute une nouvelle batterie de mesures, à commencer par celle du recrutement des jeunes cadres fraîchement sortis des instituts et dont la plupart ne trouvent pas d'emploi. «Nous ne pouvons pas recruter des jeunes diplômés qui sont généralement assez bons, parce que les statuts administratifs ne conviennent pas, ils ne facilitent pas les recrutements de ces jeunes. Ces statuts donnent plutôt la priorité aux anciens au détriment de ces jeunes diplômés», a-t-il expliqué. C'est l'une des entraves qui empêchent l'administration algérienne de se mettre au diapason en empêchant le développement de l'économie nationale qui s'effrite d'année en année, face à des importations qui inondent les marchés locaux de produits contrefaits découlant de plusieurs régions principalement de l'Asie. Afin de mettre fin à cette situation, tout en encouragent la promotion des produits algériens à l'extérieur, Algex a bénéficié d'un accompagnement technique de la part de la Banque mondiale. «Le programme n'a pas encore commencé, mais une formation commerciale a été déjà faite pour certaines entreprises.» Dans cette même optique, l'Agence française de développement finance à hauteur de 2,5 millions d'euros la promotion d'une cinquantaine d'entreprises qui, après être sélectionnées, seront présentes dans différents rendez-vous économiques organisés au niveau des pays européens. Ces entreprises bénéficieront avant toute participation de formation, elles seront accompagnées dans des manifestations organisées dans ces pays qui seront sanctionnées par des fiches de négociation. «Nous allons évaluer les entreprises à partir de leurs contacts effectués durant ces salons», a expliqué M. Benini. La promotion des exportations algériennes hors hydrocarbures par les pays européens devrait encourager davantage les producteurs nationaux qui présentent des produits bio en comparaison avec certains pays en voie de développement, car les produits chimiques interviennent d'une manière importante dans leur production agricole. La production agricole algérienne est l'une des meilleures dans le Bassin méditerranéen, ce qui encourage les pays tels que le Canada et l'Allemagne à s y intéresser de près. «Nous avons des produits agricoles comme la pomme et l'abricot qui sont demandés par les marché européens […]. Cela dit, la production ne suffit pas pour placer notre produit à l'extérieur, il faudrait également répondre à plusieurs autres exigences : la qualité, le calibrage, et les certifications des normes et de l'emballage de ces produits destinés à l'exportations», a tenu à développer le directeur général d'Algex. Afin de répondre à ces préoccupations, l'Algérie travaille actuellement en collaboration avec des organismes allemands, pour la certification d'un bon nombre de produits, à savoir l'eau et plusieurs autres produits bio. «L'utilisation des produits chimiques et des résidus pesticides par les agriculteurs algériens est très faible», ce qui favorise la facilitation de la certification bio. Abordant le sujet relatif à la participation de l'Algérie au Salon international de l'agroalimentaire annuellement organisée à Berlin (Allemagne), M. Benini, en réponse aux interrogations des allemands concernant la grande absente à ce rendez-vous, à savoir l'Algérie, a affirmé : «Nous allons participer à l'édition de l'année prochaine qui se tiendra au mois de février. D'ailleurs, les préparations sont en cours.» Notons que l'Algérie devait participer à l'édition de cette année (février 2008) mais elle a «annulé sa participation à la veille de l'inauguration du salon», a annoncé un expert allemand. Il est utile de rappeler qu'un consortium pour la promotion des exportations des produits agricoles a été dernièrement créé dans le but de diversifier et d'accroître le volume des produits agricoles algériens exportés. Cette structure prendra en charge toutes les opérations d'exportation, depuis la collecte des produits jusqu'à leur placement sur le marché étranger. «L'objectif de cette initiative, à moyen terme, est d'exporter un chiffre d'affaires annuel de 500 millions d'euros», estime M. Benini.