Avec à peine 3% du volume total, les exportations hors hydrocarbures continuent d'être à la traîne. La barre des deux milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures dès 2005, fixée en 1996 par le gouvernement, ne sera pas atteinte au vu d'une économie boiteuse ainsi qu'aux contraintes bureaucratiques entravant l'activité des entreprises exportatrices. Dans le but d'y remédier, un séminaire national sur la stratégie des exportations hors hydrocarbures sera organisé le 2 février prochain à Alger, a indiqué lundi à l'APS le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), M. Yalaoui Idris. En partenariat avec la Société financière internationale ( SFI) affilée à la Banque mondiale, ce rendez-vous économique regroupera les exportateurs et leurs auxiliaires ainsi que des invités d'horizons divers. Pour rappel, la SFI avait signé au mois de décembre 2004 deux contrats de partenariat distincts avec des associations algériennes, destinés à améliorer la capacité managériale des opérateurs économiques et à approfondir la réflexion sur l'environnement des affaires en Algérie. Le premier contrat signé avec le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise devra contribuer à l'amélioration du climat des affaires pour le secteur privé en organisant un séminaire thématique sur l'entreprise familiale avec les thèmes suivants : la promotion des investissements directs étrangers, la préservation des investissements directs hors hydrocarbures et le financement de la PME. L'objectif du prochain séminaire vise à permettre aux adhérents de l'Anexal de capitaliser les différentes expériences vécues de par le monde et de contribuer ainsi à une diversification durable des exportations algériennes encore largement dominées par les hydrocarbures à environ 97 % de leur volume total. «Le développement des exportations hors hydrocarbures en Algérie continue de se heurter à de nombreuses entraves bureaucratiques, notamment du point de vue de la complexité des procédures douanières, du manque de logistique et d'infrastructures portuaires ainsi que de l'insuffisance des mécanismes d'aide à l'exportation», a déclaré Idris Yalaoui au forum d'El-Moudjahid. Par ailleurs, «l'efficacité du dispositif d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) laisse énormément à désirer», a estimé encore le président de l'Anexal. Cet état de fait, avait, cependant, riposté le représentant de la Cagex, découle essentiellement du fait que «les banques ne jouent pas leur rôle en sollicitant les garanties d'assurance proposées pour la couverture des opérations d'exportation». Les exportations hors hydrocarbures en Algérie, faut-t-il le préciser, n'ont pas dépassé en 2004 768 millions de dollars, soit 3% du total des exportations, contre une facture d'importation estimée à plus de 17 milliards de dollars. Les biens alimentaires, les produits agricoles et les dérivés du pétrole, selon Idris Yalaoui, constituent les principaux créneaux formant la structure des exportations hors hydrocarbures enregistrées ces dernières années. Le président de l'Anexal avait également regretté que les exportateurs ne profitent pas de l'ensemble des rubriques du Fonds spécial pour la promotion des exportations (Fspe), opérationnel depuis 1997. Selon ses propos, «nous n'avons utilisé jusqu'à présent que les deux rubriques relatives aux aides pour le transport et la participation aux foires et aux expositions». Sur les 800 exportateurs répertoriés, «seuls 25 sont de gros exportateurs», a-t-il révélé. C'est ce qui explique en partie que le volume des exportations n'arrive pas à dépasser le seuil des 768 millions de dollars. Car la bureaucratie, à elle seule, ne doit pas cacher l'incapacité des exportateurs à suivre la demande du marché. Or «exporter est un métier» et sur ce point «les opérateurs doivent élever leurs capacités managériales pour pouvoir vendre sur des marchés extérieurs». A titre d'exemple, la Tunisie et le Maroc exportent respectivement l'équivalent de 5,5 et 4,5 milliards de dollars en moyenne par an.