Les organisateurs de la marche internationale vers Ghaza, interdite par l'Egypte, ont accepté l'offre des autorités égyptiennes d'autoriser seulement 100 des 1 400 manifestants bloqués au Caire, à marcher vers Ghaza. Cette décision a divisé les délégués de 43 pays venus au Caire en vue de rejoindre l'enclave palestinienne à partir de Rafah, ville à cheval sur l'Egypte et la bande de Ghaza, pour marquer le premier anniversaire de l'agression israélienne contre le territoire palestinien. «C'est une victoire partielle», a déclaré Medea Benjamin, militant américain et l'un des organisateurs de la manifestation, face à la colère affichée par certains militants. Il a précisé que le ministère égyptien des Affaires étrangères avait proposé que les organisateurs choisissent les 100 délégués qui seraient autorisés à passer à Ghaza. Ces derniers devaient quitter la capitale égyptienne pour l'enclave palestinienne. L'offre égyptienne a irrité un grand nombre de militants. Un organisateur français a estimé qu'elle visait à semer la division en leur sein. «Cela va juste permettre au gouvernement égyptien d'obtenir quelques photos et la possibilité de dire “nous avons laissé les gens passer”», a estimé Bassem Omar, un manifestant canadien. Les militants qui resteront au Caire ont annoncé leur intention de poursuivre les actions de protestation en cours. Les militants pro-palestiniens ont organisé plusieurs manifestations et sit-in pour protester contre l'interdiction égyptienne. L'Egypte a indiqué avoir empêché les manifestants de se rendre à Ghaza en raison de la «situation sensible» dans l'enclave palestinienne. Du 27 décembre 2008 au 22 janvier 2009, Israël avait lancé une agression dévastatrice contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza, faisant plus de 1 400 morts. En Cisjordanie, la colonisation continue. La Cour suprême d'Israël a approuvé des constructions illégales en rejetant une demande de destruction de 15 logements dans une colonie sauvage. «De facto, cela signifie que le ministre de la Défense Ehud Barak autorise des constructions illégales, alors qu'il prétend vouloir œuvrer à la reprise des négociations de paix avec les Palestiniens», estime une ONG anticolonialiste «La Paix maintenant». Les négociations sont suspendues depuis le déclenchement de l'agression israélienne contre le peuple palestinien l'an dernier. Sous la pression feinte des Etats-Unis, afin d'encourager la relance d'un processus de paix moribond, le cabinet israélien déclare avoir décidé d'un moratoire de dix mois dans la colonisation en Cisjordanie. Cependant, ce moratoire ne concerne ni El Qods occupée, ni 3 000 chantiers entamés dans les colonies de Cisjordanie, ni les édifices publics. Selon «La Paix Maintenant», il y a une centaine de colonies sauvages habitées en Cisjordanie occupée. Les colonies sauvages ont été créées au vu et au su de la «communauté internationale». Sur le plan du droit international, toutes les colonies dans les territoires occupés par Israël depuis juin 1967 sont illégales. R. I.