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Les jeunes espèrent que 2010 sera l'année de l'égalité des chances pour tous les Algériens Ayant exprimé avec une force inégalée leur attachement au pays et à ses valeurs
Photo : S. Zoheir Par Abdelkrim Ghezali La jeunesse algérienne a démontré tout au long de son histoire son attachement et sa passion pour le pays, ses symboles et son rêve de voir l'Algérie prospère, stable et moderne. La jeunesse a été, à travers toutes les étapes décisives, à l'avant-garde des mutations profondes de la nation et a été le catalyseur des dynamiques salutaires. L'année 2009 a été celle de la jeunesse. Les exploits des Fennecs ont été l'élément déclencheur de cet amour pour la patrie qui n'attendait que l'occasion idoine pour s'exprimer avec une force qui n'avait eu d'égal que les festivités du 5 Juillet 1962, lorsque l'indépendance nationale a été proclamée. La jeunesse algérienne avait besoin de cette communion nationale qui lui a permis d'extérioriser un trop plein d'affection et d'amour pour le pays étouffé par ces années de plomb qui ont hypothéqué l'enfance, l'adolescence et la jeunesse de toute une génération. Au-delà de la misère sociale, la période du terrorisme a été vécue par tous, comme un passage à vide, comme une longue saison de léthargie et d'hibernation. Seul l'instinct de survie collective était en éveil et régulait les comportements. Le rôle de la jeunesse dans cette période charnière et tragique a été décisif. Malgré toutes les difficultés sociales, psychologiques et politiques, cette majorité juvénile a résisté à sa façon à la déferlante intégriste et à ses manifestations violentes qui ont pu fragiliser la société sans réussir à rompre ses liens, à affaiblir l'Etat et ses institutions sans attenter à ses fondements, à installer le doute dans les capacités nationales sans les anéantir. En fait, et l'expérience du vécu l'a démontré, le terrorisme a, certes, fait beaucoup de mal, beaucoup de malheurs, beaucoup de dégâts, mais n'a jamais réussi à porter atteinte au ciment de la nation, à ses valeurs, et à la cohésion nationale même si cette dernière a été quelque peu malmenée. Car le terrorisme équivaut à une déclaration de guerre contre la société et son camp est politiquement distinct, puisque ceux qui ont choisi la violence armée se situent en dehors de la nation et de ses institutions. A ce titre, la majorité des Algériens, au-delà de son spectre idéologique et politique pluraliste, se sont dressés résolument contre ceux qui projetaient de saper les fondements de l'Etat et de la société pour lesquels d'immenses sacrifices ont été consentis. Cependant, les vraies menaces sur la cohésion nationale, sur la stabilité et la paix civile viennent de cette cinquième colonne qui a réussi à s'infiltrer dans les institutions de l'Etat pour en détourner la vocation, les discréditer et en faire la cible de la colère de cette jeunesse et de ces citoyens exclus, marginalisés, brimés et laissés pour compte. Ce que les citoyens, notamment les jeunes, ne comprennent pas, c'est justement leurs difficultés socio-économiques et dans un pays riche. Ce qu'ils ne comprennent pas non plus, c'est ce décalage entre les programmes de développement engagés et la réalité des résultats sur le terrain dont ne profite qu'une minorité en raison de la mauvaise répartition des bénéfices, de la corruption, des passe-droits, du népotisme, des détournements, des déséquilibres régionaux. Les Algériens ont accepté et supporté l'austérité quand le pays était en difficulté financière. Dès lors que les équilibres financiers sont rétablis, l'impatience commence à s'installer, notamment chez les jeunes qui aspirent à vivre dans le bien-être dont ils sont privés alors qu'une minorité qui occupe des postes clés dans l'administration locale et centrale dans les rouages de l'économie exhibe sans retenue une richesse mal acquise. Cette jeunesse qui a crié au-delà des frontières nationales son amour pour l'Algérie attend, au-delà des différents programmes de soutien à la croissance, des actions fortes contre tous ces phénomènes de détournement des bénéfices de l'effort national au profit d'une minorité, au profit des seules régions de la bande côtière. Les jeunes attendent une lutte sans merci contre la corruption et les atteintes aux deniers publics destinés aux larges couches sociales, et espèrent que l'année 2010 sera effectivement celle de l'égalité des chances pour tous les Algériens face aux moyens dont dispose le pays.